Autoconfinement et écoles : "C'est une fausse bonne mesure, l'école est une priorité, pas une option", pour la présidente de la PEEP du Val-de-Marne
Myriam Menez, la présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public du Val-de-Marne explique mardi sur franceinfo que l'autorisation donnée par le gouvernement pour les familles à ne pas envoyer les enfants à l’école jeudi et vendredi crée "un vent de panique".
Après les recommandations du Conseil scientifique de "s’autoconfiner", le gouvernement autorise les familles à ne pas envoyer les enfants à l’école jeudi et vendredi, pour limiter les risques de contaminations. C’est le Premier ministre, Jean Castex qui l’a annoncé mardi.
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Une mesure qui fait réagir les syndicats d’enseignants et de parents d’élèves : "C’est une fausse bonne mesure, l’école est une priorité, pas une option", a réagi mardi 15 octobre sur franceinfo Myriam Menez. La présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public, la PEEP du Val-de-Marne, explique que cette annonce créée "un vent de panique".
franceinfo : Est-ce que c’est une bonne mesure de ne pas envoyer les enfants à l’école jeudi et vendredi ?
C'est une fausse mesure. D’ordinaire, vous aviez déjà certains parents qui ne mettaient pas leurs enfants jeudi ou vendredi à l'école pour partir plus tôt en vacances ou en province. Jamais aucun parent n’a fini en prison, ni avec une amende parce que ses enfants manquaient de jours d'école. Donc, c'est une fausse mesure. Par contre, ça crée un véritable vent de panique chez les parents : "Ah bon ? Il n'y a plus d’école, on va fermer les écoles". Ils ne comprennent pas le message puisqu'on dit bien que c'est facultatif, si les parents voulaient. Mais en temps normal, si les parents ne veulent pas mettre leurs enfants à l'école un jour ou deux, ils le font déjà. Donc, sincèrement, c'est une fausse mesure qui donne quand même un drôle de regard sur l'école. Donc, l'école devient facultative. Nos enfants ont perdu déjà beaucoup de cours. Ils sont extrêmement désorientés. Dans les lycées, certains ont déjà cours 15 jours sur deux.
Le ministère de l’Education a précisé que les enseignants devaient être présents jeudi et vendredi dans les établissements. Cette mesure est-elle cohérente ?
C'est cohérent, parce que l'école n'est pas facultative, parce qu'il n'y a aucune raison de fermer les écoles. Là, la proposition qui est faite n'a pas de sens. Et on s'interroge quand même parce que quelque part, ce que ça sous-entend, c'est que c’est pour être sûr de mettre nos enfants en quarantaine pendant une semaine, si on voulait aller voir les grands-parents. Mais est-ce que c'est vraiment un bon signal de dire 'allez voir les grands-parents alors que les enfants ne vont pas se confiner pour autant' ? Ce n'est pas parce qu'ils n'iront pas à l'école qu'ils vont se confiner. Ce n'est pas vrai. Donc, de toute façon, c'est une fausse bonne mesure, voire même ça peut être une mesure négative vis-à-vis des personnes visées, c'est-à-dire les grands-parents notamment. On ne va pas enfermer nos enfants pendant sept jours à la maison, ils n’en peuvent plus, soyons honnêtes. Les enseignants aussi sont perdus. Il y a un moment, il faut stabiliser les choses. L'école, c'est une priorité. Ça ne doit pas être une option.
Le syndicat SNUipp pointe une contradiction. Pour lui, cette mesure, c'est reconnaître que ces établissements scolaires sont un lieu de contamination. Est-ce que vous partagez ce point de vue ?
Non, pour nous, les établissements ne sont pas des lieux de contamination, certainement bien moins que quand on se trimballe dans les grands magasins et dans les transports en commun. Très sincèrement, les gestes barrières ont été globalement très bien mis en place dans les établissements scolaires. Aujourd'hui, dès l'âge de 6 ans, les enfants portent un masque, les adultes également. On ne voit pas de cluster. Globalement, nos enfants sont bien plus en sécurité quand ils sont dans les établissements que, comme c'est le cas par exemple dans les lycées aujourd'hui, quand ils ne sont pas en cours. Les lycéens se réunissent chez les uns et les autres sans masque, sans gestes barrières. Nos enfants sont bien plus en sécurité dans leurs établissements scolaires.
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