Confinement : plusieurs élus réclament l'ouverture de davantage de commerces de proximité
Des maires de petites et moyennes villes ont pris des arrêtés pour autoriser l'ouverture de commerces non-alimentaires.
La fronde contre la fermeture des petits commerces non-alimentaires s'organise et s'amplifie. Plusieurs élus et associations d'élus comme l'Association des maires de France (AMF) ont réclamé, vendredi 30 octobre, l'ouverture lors du confinement de davantage de commerces de proximité, "placés dans une situation de grave déséquilibre de concurrence" par rapport à la grande distribution.
"Le commerce de centre-ville déjà fragilisé par le premier confinement est animé par des entreprises de petite dimension qui n'ont pas la capacité de résister à une chute brutale et persistante de leur activité sans que soit mise en danger leur existence même", a souligné l'AMF dans un communiqué. Selon elle, "certains commerces comme les librairies ou les salons de coiffure pourraient relever des services de première nécessité".
L’AMF demande le réexamen de la notion de commerces de première nécessité #Collterr https://t.co/dciv0Kl9lA pic.twitter.com/baYTRcBmSx
— AMF | maires de France (@l_amf) October 30, 2020
Des maires de petites et moyennes villes, comme Brive-la-Gaillarde (Corrèze), Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) ou Aubusson (Creuse) ont pris des arrêtés autorisant l'ouverture de commerces non-alimentaires. Ils ont argué, comme le maire de Brive-la-Gaillarde, Frédéric Soulier, d'une "rupture d'égalité entre petits commerces et grandes et moyennes surfaces". Le maire socialiste d'Aubusson, Michel Moine, conteste, lui, "que la charge de la responsabilité de l'épidémie soit à ce point supportée par le commerce de proximité".
Il vaut mieux avoir quatre clients dans 25 commerces, que 100 clients groupés dans le même.
Gilles Platret, maire LR de Chalon-sur-Saôneà franceinfo
Des arrêtés similaires ont été pris aux Abrets-en-Dauphiné (Isère), Aubusson (Creuse), Barneville-Carteret (Manche), Béziers (Hérault), Colmar (Haut-Rhin), Décize (Nièvre), Faches-Thumesnil (Nord), Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe), Malemort-sur-Corrèze (Corrèze), Migennes (Yonne), Montauban (Tarn-et-Garonne), Perpignan (Pyrénées-Orientales), Valence (Drôme) et Yssingeaux (Haute-Loire).
Les préfets jugent ces arrêtés illégaux
Plusieurs préfectures ont demandé aux maires en question de retirer leurs arrêtés. Le préfet du Tarn-et-Garonne a par exemple demandé au maire de Montauban de retirer "immédiatement" son arrêté, "sous peine d'un référé devant la juridiction administrative". De même, la préfecture de l'Hérault a qualifié l'arrêté du maire de Béziers, Robert Ménard, "d'illégal". Les arrêtés pris à Chalon-sur-Saône et à Montauban ont également été jugés illégaux par les autorités préfectorales.
Des figures de la politique, telles que Bruno Retailleau, sont montées au créneau pour défendre les maires. Le sénateur de la Vendée et président du groupe Les Républicains au Sénat a lancé, vendredi, une pétition en ligne pour l'ouverture des commerces de proximité. Elle comptait, samedi matin, près de 3 500 signatures.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé vendredi que les rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires et spécialisées seraient "momentanément fermés dès ce soir", par "souci d'équité entre grandes surfaces et les librairies indépendantes", qui ne sont pas autorisées à ouvrir.
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