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Confiner "sans enfermer" : pourquoi le gouvernement a choisi cette nouvelle stratégie

Article rédigé par franceinfo - Fabien Jannic-Cherbonnel
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Un homme se promène dans un parc à Paris, le 19 février 2021. (RAPHAEL KESSLER / HANS LUCAS / AFP)

Les habitants des 16 départements concernés par un nouveau confinement pourront sortir de chez eux dans un rayon de 10 km et sans limitation de durée. Une décision de l'exécutif qui reflète les données scientifiques sur les risques de contamination au Covid-19, bien plus élevés en intérieur. 

"Une mesure de freinage sans enfermement." Avec le nouveau confinement de 16 départements, qui débutera samedi 20 mars pour au moins quatre semaines, le gouvernement a changé son fusil d'épaule. En Ile-de-France, en Seine-Maritime, dans l'Eure, les Alpes-Maritimes et les Hauts-de-France, les déplacements de loisirs sont désormais autorisés dans un rayon de 10 km autour du domicile, sans limite de durée.

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Franceinfo se penche sur les raisons scientifiques qui ont poussé l'exécutif à se débarrasser de la règle du "1 km, 1 heure", instaurée lors du premier confinement il y a un an.

Parce que les contaminations se font très majoritairement à l'intérieur

"On sait aujourd'hui qu'on se contamine infiniment moins quand on se promène en plein air qu'en étant regroupés, sans masques, en intérieur", justifiait jeudi soir le Premier ministre, Jean Castex, en conférence de presse. Un avis partagé par la majorité de la communauté scientifique"C'est assez logique qu'il y ait des allègements sur le temps et la distance passés à l'extérieur", explique à franceinfo Emmanuel Rusch, président de la Société française de santé publique (SFSP) et spécialiste en épidémiologie à l'université de Tours. "Les données scientifiques dont on dispose montrent que les contaminations se font majoritairement à l'intérieur."

Selon une étude de l'Institut Pasteur (ComCor) portant sur les modes de contamination de plus de 77 000 personnes atteintes d'une infection aiguë du Covid-19, publiée le 9 marsles contaminations se produisent de façon écrasante en lieu clos et mal aéré. D'après l'équipe de recherche, seuls 5% des contaminations hors du domicile ont lieu à l'extérieur.

D'autres données internationales confirment les conclusions de l'Institut Pasteur. Une analyse de cinq études publiée dans la revue médicale The Journal of Infectious Diseases (en anglais) a conclu que la proportion d'infections au Covid-19 survenues à l'extérieur se chiffre à moins de 10%.

Parce que les risques sont limités à l'extérieur, si on respecte les gestes barrières 

Si les risques de transmission du Covid-19 sont moins élevés à l'extérieur, il ne faut pas croire qu'être dehors confère un totem d'immunité face à la maladie. "Il faut bien évidemment continuer à respecter les gestes barrières et la distanciation physique", abonde Emmanuel Rusch. Le risque zéro n'existe pas. "En extérieur, on va être face-à-face, on va émettre des postillons et on risque de se contaminer", expliquait début mars Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Poincaré de Garches, sur LCI

Dans tous les cas, l'extérieur est à favoriser hors du cadre familial. "Il vaut mieux laisser un petit groupe d'amis, même sans masques, se rassembler à l'extérieur", souligne Pascal Crépey, épidémiologiste à l'Ecole des hautes études de santé publique de Rennes, auprès de Checknews.

Parce que sortir, c'est bon pour le moral

L'option de confiner "sans enfermer" – pour reprendre les termes employés jeudi par Jean Castex – pourrait aussi avoir un impact bénéfique sur le moral de la population. Selon Santé publique France, qui étudie les effets du confinement sur la santé mentale, 20% des Français se disaient en dépression pendant le premier confinement, très strict et très long, il y a un an. "Cette mesure est très importante pour la santé mentale des gens", juge Emmanuel Rusch. Notamment pour les plus jeunes, particulièrement touchés par l'isolement lors des précédents confinements. "C'est aussi important pour permettre la réalisation d'activités physiques, puisque le confinement est source de sédentarité", note le spécialiste.

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