Covid-19 : 16 départements confinés, un couvre-feu à 19 heures et le retour du vaccin d'AstraZeneca... Ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement
L'Ile-de-France, les Hauts-de-France, les Alpes-Maritimes, l'Eure et la Seine-Maritime vont connaître un nouveau confinement sept jours sur sept à partir de samedi.
Le gouvernement expérimente "une troisième voie". Face à la dégradation locale de l'épidémie de Covid-19, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé jeudi 18 mars l'instauration d'un nouveau confinement sur une partie du pays (16 départements comprenant toute l'Ile-de-France, les Hauts-de-France, les Alpes-Maritimes, l'Eure et la Seine-Maritime), à partir de minuit dans la nuit de vendredi à samedi, et pour au moins quatre semaines.
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Mais les mesures appliquées différeront des deux précédents confinements sur certains points, en particulier les sorties, qui resteront autorisées sans limite de temps et dans un rayon de 10 kilomètres. Le couvre-feu va par ailleurs être repoussé à 19 heures sur tout le territoire. Quant à l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca, elle reprendra dès vendredi. Franceinfo vous résume ces annonces.
L'Ile-de-France, les Hauts-de-France et trois autres départements confinés
Jean Castex a annoncé le rétablissement d'un confinement dans les 16 départements où la situation est jugée la plus critique : ceux des régions Ile-de-France (huit départements) et Hauts-de-France (cinq départements), mais aussi les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l'Eure.
Il s'appliquera tous les jours de la semaine, et pas simplement le week-end, contrairement à celui mis en place jusqu'ici dans le Pas-de-Calais, une partie des Alpes-Maritimes et l'agglomération de Dunkerque (Nord).
Ce confinement entrera en vigueur à minuit, dans la nuit de vendredi à samedi, et durera au moins quatre semaines, a détaillé le Premier ministre. Il sera complété d'un couvre-feu, qui continuera de s'appliquer comme dans le reste de l'Hexagone. Mais il ne sera pas "une reprise totale" des mesures appliquées au printemps ou à l'automne 2020, a-t-il assuré.
Des restrictions sur les sorties plus légères qu'à l'automne
C'est la principale nouveauté de ce nouveau confinement par rapport au précédent, comme l'a souligné Jean Castex, qui a expliqué avoir voulu trouver une "troisième voie, qui doit permettre de freiner [l'épidémie] sans enfermer".
Les sorties en extérieur, qu'il s'agisse de se promener ou de pratiquer une activité physique, resteront autorisées dans les zones confinées, sans limite de temps, a indiqué Jean Castex. Elles seront en revanche limitées à un rayon de 10 kilomètres autour du domicile. Une attestation restera nécessaire pour se déplacer. "On sait aujourd'hui qu'on se contamine infiniment moins quand on se promène en plein air qu'en étant regroupés sans masque en intérieur", a rappelé le Premier ministre pour justifier cette décision.
Le chef du gouvernement a cependant prévenu que cette autorisation de déplacement ne devra pas servir à "aller chez des amis", à organiser "des barbecues entre amis", ni à permettre "des regroupements dans l'espace public ou dans les parcs et jardins, ou des attroupements devant certains bars qui servent à boire ou à manger en vente à emporter". "Des consignes seront passées aux préfets" pour l'éviter, quitte à interdire certains regroupements ou "la fréquentation de certains espaces publics" où existerait un risque de contamination.
Des commerces fermés, les écoles restent ouvertes
"Nous maintiendrons le parti pris de laisser les écoles ouvertes", y compris dans les zones à nouveau confinées, a affirmé Jean Castex, par volonté de "préserver autant que possible l'éducation de nos enfants." Le gouvernement a fait le même choix dans les collèges, et rien ne changera dans les universités. En revanche, les lycées des 16 départements concernés par le reconfinement devront tous appliquer une "demi-jauge", ce qui est déjà le cas des deux tiers d'entre eux selon le Premier ministre.
Comme lors des précédents confinements, une partie des commerces – ceux qui ne vendent pas des biens de "première nécessité" – devront fermer dans les zones concernées. La vente des biens soumis à des restrictions sera interdite y compris dans les commerces restés ouverts, comme les grandes surfaces. Comme déjà annoncé, les libraires et les disquaires ne sont pas concernés par ces fermetures.
Les règles de fréquentation resteront inchangées dans les lieux de culte.
L'objectif de quatre jours de télétravail par semaine
Jean Castex a appelé "toutes les entreprises et administrations qui le peuvent" à pousser "au maximum" le télétravail pour le mettre en place "au moins quatre jours" par semaine, "tout en maintenant toujours une journée sur place pour les salariés qui le souhaitent". "Au moins quatre jours sur cinq en télétravail, c'est l'objectif qu'il faut atteindre et, reconnaissons-le, beaucoup d'entreprises en sont encore loin aujourd'hui", a assuré le Premier ministre.
Jean Castex a également demandé la mise en place "d'ici le début de la semaine prochaine" d'un "protocole significativement renforcé pour la restauration collective en entreprises", rappelant que "le moment des repas sur les lieux de travail" est particulièrement à risque. Ce protocole devra être élaboré par la ministre du Travail et la ministre de la Fonction publique en concertation avec les partenaires sociaux.
Les déplacements vers d'autres régions interdits
Les habitants des 16 départements confinés ne pourront plus voyager dans d'autres régions, a annoncé Jean Castex, à moins de disposer d'un motif "impérieux ou professionnel". Les motifs acceptés n'ont, pour l'heure, pas été précisés.
Le couvre-feu repoussé à 19 heures dans toute la France métropolitaine
Le Premier ministre a également annoncé des évolutions concernant l'ensemble du territoire. Le couvre-feu est maintenu mais débutera, à partir de samedi, à 19 heures plutôt qu'à 18 heures. Une décision "liée à l'arrivée prochaine de l'heure d'été", le 28 mars, a expliqué Jean Castex pour justifier cette décision. Ce couvre-feu s'appliquera toujours dans les départements confinés.
La vaccination avec AstraZeneca va reprendre dès vendredi
Emmanuel Macron avait expliqué mardi, après avoir annoncé la suspension en France des injections du vaccin d'AstraZeneca, qu'il fallait attendre l'avis de l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour se prononcer sur la poursuite ou non de la vaccination avec ce produit. Celle-ci a donné, jeudi après-midi, un avis favorable à son utilisation, affirmant qu'il n'était "pas lié à une augmentation des cas de caillots sanguins".
La vaccination reprendra donc vendredi après-midi (comme dans plusieurs autres pays d'Europe), a annoncé Jean Castex. "Je me ferais moi-même vacciner demain après-midi" avec le vaccin AstraZeneca, "pour montrer que nous pouvons avoir confiance", a déclaré le Premier ministre, qui en avait déjà fait la promesse.
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