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Covid-19: "Logiquement, on doit garder les écoles ouvertes", en cas de reconfinement selon le pédiatre Alain Fischer

Le professeur Alain Fischer estime sur franceinfo que "le risque de transmission des enfants vers les adultes est faible". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des élèves dans une cour d'école à Paris, le 14 mai 2020.  (FRANCK FIFE / AFP)

Le président Emmanuel Macron doit annoncer mercredi 28 octobre à 20h de nouvelles mesures pour faire face à la 2e vague de l'épidémie de covid-19. Le scénario d'un reconfinement national d'un mois est privilégié, sans fermeture des écoles. "Le risque de transmission des enfants vers les adultes est faible, même s'il n'est pas nul", estime le professeur Alain Fischer, pédiatre à l'hôpital Necker à Paris, sur franceinfo mercredi matin. Pour lui, les écoles, mais aussi les collèges et les lycées pourraient rester ouverts "sous réserve d'une surveillance épidémiologique étroite et d'un renforcement des précautions".

franceinfo : Le gouvernement ne semble pas vouloir refermer les écoles comme au printemps, est-ce raisonnable selon vous ?

Alain Fischer : Je pense qu'il faut distinguer très clairement la situation des enfants de celle des adultes. D'une part, la maladie est beaucoup moins grave chez les enfants que chez les adultes, les plus âgés en particulier. Et on sait par de nombreuses études maintenant, que le risque de transmission à l'enfant est faible, et que le risque de transmission des enfants vers les adultes est faible, même s'il n'est pas nul. Je pense que globalement, on peut être rassurés. Et donc logiquement la conséquence doit être qu'on doit garder les écoles ouvertes, compte tenu aussi du bénéfice fondamental de l'éducation et du bien-être psycho-social apporté par la fréquentation régulière de l'école par les enfants.

Qu'en est-il des collèges et des lycées, doivent-ils également rester ouverts ?

Les collèges et les lycées sont dans une situation intermédiaire. À nouveau le risque pour les enfants et les adolescents est extrêmement faible. Mais en termes de transmission, elle est un peu plus élevée. C'est un peu plus délicat de définir le bénéfice. À titre personnel, je pense qu'il serait raisonnable de maintenir les collèges et les lycées ouverts, sous réserve d'une surveillance épidémiologique étroite et sans doute d'un renforcement des précautions.

Faut-il imposer le masque aux enfants de moins de 11 ans ?

Je ne pense pas que ce soit la mesure la plus importante. Je pense qu'il faut apprendre aux enfants à se laver les mains, et d'ailleurs c'est déjà le cas dans un très grand nombre d'établissements. Il faut sûrement prendre des mesures supplémentaires de nettoyage, de désinfection, d'aération des classes, par exemple. Le masque se discute. Au-delà de 11 ans, ça ne se discute pas. Mais sur le port du masque entre 6 et 11 ans, les avis sont partagés parce qu'il n'y a pas d'évidence absolue que le masque soit utile pour les enfants en primaire. Il faut avoir une gestion pragmatique de la situation, surveiller, tester, suivre les cas, bien qu'ils soient pour la plupart issus de contaminations intrafamiliales et non pas via l'école.

On s'apprête à reconfiner pour un mois, mais que faire à l'issu du confinement pour éviter que la circulation du virus reprenne ?

Je pense que malheureusement, les mesures de confinement, ou en tout cas les précautions supplémentaires prises aujourd'hui, s'imposent. Vu la situation, le bénéfice attendu devrait être très important. Mais peut-être que le signal qui devrait être transmis à la population, contrairement à ce qui s'est passé en juin et juillet, c'est que malheureusement, le fait de diminuer la circulation du virus ne veut pas dire qu'on est tranquilles une fois pour toutes. Il faudra être plus raisonnables, dans les diverses mesures de précaution, une fois le déconfinement ou l'arrêt des couvre-feux décidé. Il faudra être plus sage qu'en début d'été.

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