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"Les gens paniquent un petit peu" : dans l'Yonne, avant la mise en place du confinement, les clients affluent dans les commerces dits "non-essentiels''

L'ensemble de la France métropolitaine se reconfine pour une durée de quatre semaines à partir de vendredi. Les Français se sont donc rendus jeudi dans les commerces qui vont devoir rester fermés au moins jusqu'au 1er décembre. Reportage à Avallon, dans l'Yonne.

Article rédigé par franceinfo - Alice Kachaner
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un salon de coiffure dans le 17e arrondissement de Paris. (Illustration) (ALEXIS SCIARD  / MAXPPP)

Dans les salons de coiffure à Avallon, dans l'Yonne, les sèche-cheveux et les tondeuses s’activent. Le téléphone n’arrête pas de sonner. "C’est ça toute la journée", sourit une coiffeuse. L’horloge tourne, plus que quelques heures avant la fermeture du salon et plus aucun rendez n'est disponible.

En effet, après l’annonce du confinement par Emmanuel Macron mercredi 28 octobre, c'est la ruée dans les petits commerces dits "non-essentiels". À en croire la liste définie lors du premier confinement, les coiffeurs ou les libraires entre autres fermeront leur rideau dans la nuit de jeudi à vendredi, jusqu'au 1er décembre au moins.

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"Les gens paniquent un petit peu, indique la coiffeuse. Ils nous demandent de finir à minuit ce soir pour les prendre au maximum. On a une collègue qui est en vacances cette semaine qu'on a dû rappeler. Elle vient pour satisfaire un petit peu tout le monde."

Même mercredi, avant les annonces, les gens nous disaient : 'Il faut absolument nous couper court, si on est reconfiné.'

Coiffeuse à Avalon (Yonne)

Pas question pour Adrien, 14 ans, de reproduire les erreurs du passé. Les tempes et la nuque sont bien dégagées. L'adolescent fait partie des chanceux qui échapperont à la coupe mulet : "Ça va être très compliqué après pour se faire couper les cheveux. Il y a des parents qui ne sont très bons dans le domaine, alors mieux vaut s'adresser à des spécialistes."

"Je suis venu faire des provisions de livres"

Une belle coupe de cheveux pour traverser le confinement mais aussi de bons bouquins dans une librairie indépendante, où les clients défilent à la caisse. "Ça nous fait 56,60 euros, s'il vous plaît", lance une libraire à la caisse. "On a du monde pour un jeudi matin", constate-t-elle. Jean, un retraité, repart avec quatre livres sous le bras. Des polars et des romans pour faire passer les longues journées d'automne qui s’annoncent : "Je suis venu faire des provisions de quelques livres parce que je ne sais pas du tout le temps que ça peut durer et s'il y aura des ventes par correspondance."

Il fallait que je vienne dans la librairie aujourd'hui parce que je pense que demain, ils seront fermés.

Jean, retraité

Les fleuristes, eux, ont quelques jours de sursis jusqu’à dimanche pour que les Français puissent fleurir la tombe de leurs défunts à la Toussaint. Une cliente tente sa chance pour obtenir une ristourne : "Ma fille m'a téléphonée. Elle est sur Paris et m'a dit : 'Bah écoute, peut-être que les fleuristes vont faire des prix ? Va te choisir quelque chose et même s'il n'y a pas de prix, je te l’offre maman." Bien essayé, mais quitte à perdre de l’argent, la fleuriste préfère offrir ses fleurs aux Ehpad de la région. Car elle le sait, quatre jours ne suffiront pas pour écouler son stock de chrysanthèmes.

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