Mesures sanitaires à Paris : "Fermer les bars ce serait une grave erreur", estime le président de la branche des cafés, des bars et des brasseries au GNI
Marcel Bénezet, président de la branche des cafés, des bars et des brasseries (au Groupement national des indépendants) et patron de cafés, estime que le protocole sanitaire est déjà très strict alors que le ministre de la Santé envisage la fermeture des bars et des restaurants.
Paris pourrait basculer en zone d’alerte maximale au coronavirus Covid-19 à partir de lundi. Le ministre de la Santé envisage la fermeture des bars et des restaurants. Un nouveau protocole sanitaire va être soumis au ministère afin d'éviter une fermeture. "Fermer les bars ce serait une grave erreur", a estimé ce vendredi sur franceinfo Marcel Bénezet, président de la branche des cafés, des bars et des brasseries au GNI (groupement national des indépendants), élu à la chambre de commerce de Paris Île-de-France et patron d’un café à Marsillargues dans l’Hérault et à Paris.
franceinfo : Qu'allez-vous proposer ?
Marcel Bénezet : Nous avons déjà un protocole très strict et nous allons rendre obligatoire la prise de température à l'arrivée des clients et un cahier de rappel. Quand vous réservez, vous avez le nom et le téléphone du client, il n'y aura plus qu'à rajouter la date. C'est très important parce que si nous avons un cas de coronavirus dans nos établissements nous pourrions faire un rappel. Le nombre de convives autour de la table a été réduit à huit personnes. Il ne faudra pas de déplacement dans le restaurant, nous amènerons la machine à carte bleue et si le client veut aller aux toilettes, il mettra son masque, comme c'était le cas. Je demande à tous les chefs d'établissement d'avoir un salarié référent, d'être un peu le gendarme du restaurant. Il en va de la survie de nos entreprises. Si nous ne sommes pas exemplaires nous risquons d'être fermés et je ne voudrais pas que cela arrive.
Etes-vous confiant dans ce que va décider le ministre ?
Je suis confiant mais pas tout à fait parce que la fermeture des bars je pense que ce serait une grave erreur. Aujourd'hui nous avons une jeunesse qui se retrouve au bar, vous pensez que les jeunes vont se retrouver dans des studios qui sont tout petits si les bars sont fermés ? Si on les laisse à la dérive, ils vont aller dans des squares, des jardins, sur les bords de Seine et il n'y aura aucune distanciation sociale.
Quel protocole faut-il pour les bars ?
La station debout est interdite que ce soit dans les bars ou l'extérieur. Les bars pourront rester ouverts si les clients sont assis, il faut qu'ils restent ouverts. Il en va d'une économie. Il y a des chefs d'entreprise qui n'en peuvent plus, ils sont au bord du gouffre. Pas plus de huit à table, c'est possible. Par contre, il faut qu'on puisse les identifier avec le cahier de rappel. Fermer les discothèques a été une grave erreur. Vous avez vu ce qui s'est passé cet été. On paie la fermeture des discothèques. Ce sont des lieux sûrs, ventilés, où on était prêt à avoir un protocole strict. Il faut que nous restions ouverts dans des conditions rassurantes pour les clients et les salariés. Nous avons aussi la santé de nos salariés à protéger.
Pourquoi Paris a le droit à un sursis et pas Marseille et Aix-en-Provence ?
Parce que nous n'avons pas été contactés. Nous avons eu des rendez-vous à Matignon, à Bercy et jamais monsieur Véran n'était là. Aujourd'hui nous demandons un rendez-vous avec le ministre de la Santé. C'est important de laisser nos restaurants ouverts parce qu'on va à une catastrophe économique qui aura plus de conséquences que le coronavirus. On est en train de créer en France la misère de demain.
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