Coronavirus : plusieurs mesures mises en place dans les prisons, 10 détenus testés positifs et 450 autres ont les symptômes
Différentes mesures particulières aux établissements pénitentiaires ont été annoncées par la ministre de la Justice Nicole Belloubet, comme le "confinement dans des ailes aménagées" pour des détenus potentiellement atteints par le virus.
Dix détenus ont pour le moment été testés positifs au coronavirus Covid-19, a annoncé jeudi 26 mars Nicole Belloubet sur France Inter. La ministre de la Justice a également précisé que 450 personnes actuellement détenues dans les établissements pénitentiaires avaient les symptômes, "les signes" de la maladie, mais n'ont pas été testées. Afin d'endiguer une éventuelle augmentation du nombre de cas, la garde des Sceaux a pris une série de mesures sanitaires.
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Le premier volet concerne la vie des détenus, à commencer par les parloirs : "Ils sont suspendus, puisque les familles ne peuvent plus accéder à la prison en raison des obligations de confinement", a expliqué Nicole Belloubet. Toutefois, des mesures compensatoires ont été décidées, avec "des forfaits téléphoniques gratuits, la télévision gratuite, des promenades maintenues mais aménagées en petits groupes". Ces mesures s'ajoutent à la possibilité de placer en confinement, "dans des ailes aménagées à cet effet", des détenus qui présenteraient les symptômes du Covid-19.
Limiter la propagation du virus passe aussi par une meilleure protection des surveillants pénitentiaires. "Nous avons des masques qui arrivent pour les surveillants : 116 000 masques sont actuellement dans les directions interrégionales des services pénitentiaires", a affirmé Nicole Belloubet. La ministre de la Justice a également précisé que les surveillants pénitentiaires avaient "la possibilité d'avoir accès à 100 000 autres masques que nous donnons dans des situations précises".
Libération anticipée pour certains détenus
Ces mesures sanitaires constituent le premier volet de la lutte contre le coronavirus en prison. Mais il y a également un deuxième axe, qui consiste à réduire le nombre de détenus dans les prisons "pour soulager la tension pénitentiaire", a analysé la garde des Sceaux. En priorité, la situation des détenus à moins de deux mois de la fin de leur détention est regardée de près, afin, éventuellement, de "lever leurs écrous et de confiner ces personnes chez elles". Pour bénéficier d'une libération anticipée, ces détenus doivent avoir un logement et "ne doivent pas avoir été condamnés soit pour des faits terroristes, soit pour des faits criminels graves, ou soit pour des faits de violences intrafamiliales", a précisé Nicole Belloubet.
Par ailleurs, faire baisser la densité carcérale passe aussi par une limitation du recours à la détention provisoire. "J'ai demandé aux procureurs de la République de ne proposer la détention provisoire dans leurs réquisitions qu'avec beaucoup d'attention et que pour des détenus très dangereux", a expliqué la ministre de la Justice. Enfin, "du fait d'une activité juridictionnelle réduite" en période de confinement, le nombre d'entrée en détention a baissé. Ainsi, le nombre de détenus dans les prisons françaises a diminué d'environ 1 600 depuis mi-mars, a rappelé Nicole Belloubet.
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