Coronavirus 2019-nCoV : ce que l'on sait du rapatriement des Français de Wuhan et de leur quarantaine dans les Bouches-du-Rhône
Un premier avion a atterri en France vendredi, avec quelque 200 Français évacués de Wuhan, l'épicentre de l'épidémie de coronavirus 2019-nCoV.
Des passagers a priori en bonne santé, évacués du cœur d'une épidémie mondiale. Environ 200 Français ont atterri, vendredi 31 janvier, sur la base militaire d'Istres (Bouches-du-Rhône). Ce premier groupe de rapatriés va désormais passer deux semaines confiné dans un complexe de vacances à Carry-le-Rouet. Tous ont quitté Wuhan, ville chinoise de 11 millions d'habitants et épicentre d'une épidémie de pneumonie virale.
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La métropole est en quarantaine depuis plus d'une semaine. Routes coupées, trains et avions annulés, il était impossible pour 500 à 1 000 ressortissants français sur place de quitter Wuhan par leurs propres moyens. Les autorités se sont donc mobilisées pour permettre à ceux qui le souhaitaient d'être rapatriés en France.
Quelque 200 Français rapatriés
Le rapatriement a été effectué sur la base du volontariat. Après avoir été conduits à l'aéroport de Wuhan, fermé depuis le 23 janvier, dans un bus spécialement affrété, quelque 200 Français qui ont choisi d'être rapatriés, ont embarqué dans un premier avion. Ces passagers volontaires étaient tous en bonne santé à leur départ. Mais à l'arrivée, l'un des passagers a "présenté des symptômes" et a été "directement transféré à l'hôpital de la Timone", a annoncé vendredi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Seule mesure sanitaire pendant le vol d'environ 12 heures : les passagers – parmi lesquels trois journalistes de l'AFP – se sont vus distribuer des masques chirurgicaux, à changer régulièrement. Ces passagers ont fait l'objet "de tests dès leur arrivée", comme l'avait annoncé Pierre Dartout, préfet de la région Paca, lors d'une conférence de presse jeudi.
Un second vol de rapatriement est prévu "plus tard dans la semaine", selon la Commission européenne, pour évacuer d'autres Français ainsi que des ressortissants d'autres pays européens. Deux Français rapatriés ont été testés négatifs après une suspicion d'infection au coronavirus 2019-nCoV, a indiqué la ministre de la Santé.
Quatorze jours de confinement
Les passagers ont ensuite été acheminés par bus dans un centre de Carry-le-Rouet, à 30 km de Marseille. Le lieu, qui est un complexe saisonnier, servira à leur mise en quarantaine. "Ceux dont le test n'aura pas révélé de présence de virus seront mis sous quarantaine pendant 14 jours ; ceux pour lesquels le test aura révélé quelque chose seront conduits immédiatement à l'hôpital de La Timone", a précisé le préfet de région, Pierre Dartout, à franceinfo. Ce délai correspond à la période maximale d'incubation du virus 2019-nCoV (la période est de l'ordre de 5,2 jours en moyenne).
Une cinquantaine de personnes seront mobilisées à leurs côtés, a précisé le préfet de Provence-Alpes-Côte-d'Azur. "Nous avons mobilisé la réserve sanitaire, des volontaires, médecins, infirmiers, infectiologues, psychologues, qui vont venir, au nombre de 22 personnes. Ils vont assurer une présence 24h/24 auprès des résidents", a précisé Philippe De Mester, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS).
Leur quotidien sera marqué par un protocole strict : "Ils seront par famille, dans des chambres distinctes. S'ils doivent sortir, ils porteront des équipements pour se protéger les uns des autres", a expliqué le préfet. "Il y aura des précautions au moment des déjeuners et des dîners, pour qu'ils ne soient pas tous ensemble concentrés dans la même salle." Si un cas se déclare, il sera immédiatement transféré à l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, sur le site de La Timone, à Marseille, ou dans les hôpitaux avoisinants, comme ceux de Nîmes ou Montpellier.
Un site isolé et sécurisé
Le choix du lieu ne va pas sans inquiéter les habitants de Carry-le-Rouet. Le maire Jean Montagnac dit craindre "une psychose". L'élu a expliqué à France 3 Provence-Alpes-Côte-d'Azur n'avoir été informé que jeudi à la mi-journée du choix de sa commune. Le préfet de la région PACA et le directeur général de l'Agence régionale de santé se veulent rassurants. Philippe De Mester a rappelé que le risque de contamination était "extrêmement faible". "Il faut rassurer l'ensemble des habitants du secteur, pour leur dire que c'est une opération d'intérêt national qui se tient chez eux", a ajouté le préfet, précisant que "toutes les précautions nécessaires" ont été prises pour "assurer qu'il n'y a[it] pas de cas problématique".
Il n'y aucune raison de se faire du souci.
Philippe De Mester, directeur de l'ARSen conférence de presse
Le site n'a pas été choisi au hasard. Le centre de vacances de Carry-le-Rouet est facilement "sécurisable", selon le maire. Il ne dispose que d'un accès en voiture et de deux accès pour les piétons. Un deuxième centre de mise en quarantaine est prévu dans les Bouches-du-Rhône, dans les locaux de l'école nationale supérieure de sapeurs-pompiers (Ensosp), au sud d'Aix-en-Provence.
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