Coronavirus : 40 000 personnes se sont déjà portées volontaires pour aller travailler dans les champs, selon la FNSEA
Un appel officiel a été fait par le ministre de l'Agriculture mardi, pour que les Français disponibles viennent en aide aux agriculteurs, en cette période de confinement dû à l'épidémie de coronavirus.
Rejoindre "la grande armée de l’agriculture française", c'est l'appel du ministre de l'Agriculture Didier Guillaume mardi. Mercredi 25 mars, le syndical agricole FNSEA le rejoint et demande aux personnes n'ayant plus d'activité, en raison de l'épidémie de coronavirus Covid-19, d'aider pour les récoltes de fruits et de légumes et pour les semis de printemps, à travers l'opération "Des bras pour ton assiette". Plus de 40 000 personnes se sont déjà portées volontaires, mais il en faut plus, a expliqué sur franceinfo sa présidente Christiane Lambert.
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franceinfo : Pourquoi lancez-vous cet appel ?
Christiane Lambert : Il y a trois priorités dans notre pays en ce moment : se soigner, se nourrir et travailler. Se soigner, c'est indispensable. Se nourrir, on a vu comment les Français se sont jetés dans les supermarchés et continuent à remplir leurs placards de façon importante. Pour se nourrir, il faut que des gens travaillent. Les travaux de saisons et les fruits de saisons arrivent, fraises, asperges, et il faut bien quelqu'un pour les cueillir.
Qu'est-il prévu pour respecter les consignes de sécurité ?
Nous avons demandé aux médecins de la MSA (Mutualité sociale agricole) de définir clairement les fiches à envoyer à tous les agriculteurs employeurs de main d'œuvre. Organiser les travaux de façon à respecter toutes les règles et mettre à disposition des salariés ce dont ils ont besoin et je rappelle que les déplacements pour motifs professionnels sont autorisés en mettant son lieu de départ et son lieu d'arrivée et le temps de trajet.
Nous avons besoin de bras pour remplir vos et nos assiettes. C'est le mot d'ordre. D'habitude, nous accueillons beaucoup d'étrangers. Avec le coronavirus, ils ne viennent pas. Nous n'allons pas laisser pourrir dans les champs les cultures, il faut les récolter parce qu'il faut alimenter nos rayons de supermarchés. Donc, nous mettons tout en œuvre pour les trouver. Depuis samedi, nous avons plus de 40 000 personnes qui se sont inscrites pour aider à cet effort national.
De combien de personnes avez-vous besoin pour les mois qui viennent ?
Pour le mois de mars, nous avons besoin de 45 000 personnes, pour le mois d'avril, il faut en rajouter 80 000 et pour le mois de mai, 80 000 en plus. Je sais qu'il y a beaucoup de personnes qui sont au chômage technique, qu'il y a des indépendants n'ont pas de ressources. Nous avons fait en sorte qu'ils puissent cumuler le chômage technique et les heures de saisonnier. Cela existe pour les "contrats vendanges". Un certain nombre de départements permettent de cumuler le RSA et un travail à côté. C'est une priorité de récolter ces produits.
En quoi est-ce important ?
C'est une priorité de récolter ces produits. Jusqu'à maintenant, ce sont des camions espagnols qui amenaient des légumes dans nos supermarchés. Ce serait un comble que nos producteurs voient les fruits et les légumes espagnols arriver, parce que les Espagnols travaillent mais qu'ils soient obligés de laisser pourrir leurs récoltes dans leurs champs. Donc nous avons lancé cet appel sur "Des bras pour ton assiette", j'invite tous les gens qui sont intéressés à se manifester. L'alimentation ne tombe pas du ciel, il faut la cueillir, la récolter, la transformer, la transporter et la France ne peut pas se mettre à l'arrêt.
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