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Coronavirus : il faut en urgence une aide pour les familles modestes "si demain on veut éviter que ces personnes se mettent à aller piller les magasins", alerte un collectif

Le collectif Pas sans nous, qui porte la voix des quartiers populaires, approuve la prime pour les familles modestes annoncée par Emmanuel Macron le 13 avril mais il y a urgence selon Mohamed Mechmache, président d'honneur de Pas sans nous.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un quartier prioritaire de la politique de la ville de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), en juillet 2018. (CLAIRE CHAUDIÈRE / RADIOFRANCE)

Emmanuel Macron a annoncé, lors de son allocution le 13 avril, le versement d'une aide financière exceptionnelle pour "les familles modestes avec des enfants afin de leur permettre de faire face à leurs besoins essentiels". Il y a urgence selon Mohamed Mechmache, président d'honneur du collectif Pas sans nous, qui revendique le rôle de "syndicat des quartiers populaires", interviewé mardi 14 avril sur franceinfo.

Selon lui, le retour progressif à l'école à partir du 11 mai, annoncé par Emmanuel Macron, est également souhaitable dans les quartiers populaires "pour permettre à tous ces enfants d'avoir une scolarité normale".

franceinfo : La réouverture progressive des écoles, c'est une nécessité dans les quartiers populaires ?

Mohamed Mechmache : Les inégalités sociales apparaissent beaucoup plus pendant ce confinement : les enfants qui sont à la maison et qui n'ont plus de scolarité et les fractures numériques dans ces territoires-là. Il est nécessaire qu'on permette à tous ces enfants d'avoir une scolarité normale, tout en respectant la sécurité et la santé pour les familles. Il faut vraiment voir comment la chose va s'articuler. On vit dans des petits logements, il ne faudrait pas que des gamins qui soient des porteurs sains puissent contaminer leurs parents ou leurs grands-parents : certains vivent avec leurs grands-parents dans leur appartement.

La contamination est surtout familiale dans ces quartiers-là ?

Les problèmes qu'on dénonce depuis très longtemps sont en train de ressurgir. Le problème du logement, où les familles vivent jusqu'à 8 ou 9 dans des trois pièces, alors que ce n'est plus autorisé. L'espace ne permet pas d'avoir le confinement pour que chacun s'isole dans une pièce, c'est juste pas possible. On a l'extérieur qui nous sert de bout de jardin, nos halls de bâtiments qui nous permettent de respirer un petit peu. En Seine-Saint-Denis, les quartiers respectent complètement le confinement. Il y a effectivement des personnes qui sortent pour aller chercher des denrées alimentaires. On est dans une crise aujourd'hui assez urgente : tous ces problèmes-là ressortent. Toutes ces personnes qui travaillaient sont au chômage, leurs enfants qui allaient à l'école et étaient pris en compte par la cantine, ne le sont plus. Il y a un manque à gagner au niveau financier. Toutes ces personnes qui faisaient des petits boulots, un peu au black, qui clairement ne peuvent plus. Des difficultés sont en train d'émerger, sur des urgences et notamment sur la question alimentaire. Le confinement va durer et les personnes qui aujourd'hui n'ont plus les ressources vont être obligées de taper dans leurs économies pour payer le complément de loyer. Nous, le collectif Pas sans nous, demandons la suspension des loyers et le fonds d'urgence pour les familles. Comme l'a dit le président, quoi qu'il en coûte, on est en état de guerre, il faut des primes pour ces familles les plus modestes pour pouvoir les accompagner le long de la durée du confinement. On fait de la distribution alimentaire et il y a foule.

Pour eux, l'aide est indispensable et urgente ?

Elle est inévitable et urgente si demain on veut éviter que ces personnes se mettent à aller piller les magasins parce qu'ils n'auront plus le choix. Et pour l'après-confinement, c'est tout ce qui concerne les loyers : les familles tapent dans le budget pour payer les loyers. Il va falloir que les bailleurs fassent un effort, je pense qu'ils ont largement la trésorerie pour pouvoir faire cet effort-là pendant les deux mois de confinement et suspendre les loyers.

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