Coronavirus : l'AP-HP lance une étude pour évaluer l'efficacité de l'hydroxychloroquine en prévention pour les soignants
Au 12 avril, 3 610 professionnels de l'AP-HP ont été infectés par le Covid-19 et trois en sont morts.
Comment mieux protéger les soignants du Covid-19 ? Une étude menée sur 900 personnels hospitaliers va évaluer si deux médicaments, l'hydroxychloroquine et l'azithromycine, sont efficaces pour empêcher d'attraper le Covid-19, ont annoncé mardi 14 avril les hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué.
Ses résultats sont attendus dans environ "70 jours", a expliqué son responsable, le professeur Jean-Marc Tréluyer, de l'unité de recherche clinique Necker-Cochin. Nommée PrEP COVID, cette étude ne porte pas sur le traitement de la maladie, mais sur sa prévention, en associant un traitement médicamenteux à des gestes-barrières (lavage de mains, masques...).
Trente jours pour recruter des volontaires
"Les soignants ne peuvent pas se confiner du fait de leur travail, donc ça nous semblait important de nous intéresser plus particulièrement à eux, mais si cela fonctionne, ça peut ensuite être valable pour d'autres populations", a précisé Jean-Marc Tréluyer. Il faudra 30 jours pour tous les recruter et ils seront traités pendant 40 jours. Ils seront répartis dans trois groupes : 300 recevront de l'hydroxychloroquine (dont le nom commercial est Plaquenil), 300 recevront de l'azithromycine (un antibiotique) et 300 un placebo.
Les soignants seront testés en début de protocole, en fin de protocole et en cours de protocole s'ils présentent des signes d'infection au coronavirus.
professeur Jean-Marc Tréluyerà l'AFP
L'hydroxychloroquine et l'azithromycine ont beaucoup fait parler d'elles ces dernières semaines : leur association est utilisée par le professeur marseillais Didier Raoult, non pas pour prévenir mais pour traiter le Covid-19. Contrairement au protocole de l'équipe du professeur Raoult, les responsables de l'étude de l'AP-HP ont choisi de ne pas associer les deux médicaments, mais de les évaluer séparément.
L'idée de tester ces médicaments pour prévenir le Covid-19 est calquée sur "ce qu'on fait contre le paludisme ou le sida", explique-t-il. Si les médicaments testés s'avèrent efficaces, il ne devront pas être utilisés "à la place des gestes-barrières mais en complément", insiste Jean-Marc Tréluyer. "Au 12 avril 2020, 3 610 professionnels de l'AP-HP ont été infectés par le Covid-19", a indiqué dans un communiqué l'AP-HP, selon lequel "trois sont malheureusement décédés".
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