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Coronavirus : "La France est le pays en retard dans la gestion de cette crise" du Covid-19, estime Jordan Bardella (RN)

Le député européen et vice-président du Rassemblement national Jordan Bardella estime que le gouvernement a manqué d'anticipation dans sa gestion de la crise du coronavirus.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jordan Bardella, vice-président du RN, sur franceinfo mercredi 8 janvier. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"La France est le pays en retard dans la gestion de cette crise" du Covid-19, estime sur franceinfo Jordan Bardella, député européen et vice-président du Rassemblement national. Il salue certaines décisions de l'exécutif mais regrette un manque d'anticipation face à l'épidémie de coronavirus.

franceinfo : Qu'attendez-vous de l'allocution présidentielle de ce lundi de Pâques?

Jordan Bardella : J'attends, comme beaucoup de nos compatriotes, que le chef de l'Etat, d'abord, nous dise la vérité parce que plus de trois quarts des Français estiment que le gouvernement a menti sur cette crise. Il a menti sur l'usage des masques, sur la disponibilité des tests, sur le défaut d'anticipation en termes de stocks de médicaments. On attend évidemment qu'il nous dise la vérité, puis qu'il fixe un cap. Il faut sortir aujourd'hui de cette torture chinoise qui consiste à expliquer tous les 15 jours qu'on renouvelle pour 15 jours supplémentaires le confinement alors qu'on sait pertinemment que le confinement risque de durer encore quelques jours, quelques semaines. Il faut être honnête avec les Français, il faut les prendre pour des adultes, leur dire la vérité et évidemment, fixer un cap pour les prochaines semaines, nous dire combien de temps nous allons rester confinés.

Vous ne pensez pas que tout le monde dans cette affaire navigue à vue et que ça vaut pour la France, comme les autres pays de la planète ?

Si on nous explique aujourd'hui qu'on continue de naviguer à vue, alors c'est extrêmement inquiétant. Nous avons été les premiers à tirer la sonnette d'alarme sur cette crise. Je vous rappelle que Marine Le Pen a exigé dès le 29 janvier un contrôle aux frontières, une fermeture partielle des frontières avec des pays qui étaient des foyers d'épidémie. On nous a expliqué que ça ne servait à rien. On nous a moqués, notamment de la part des responsables de la majorité. Ensuite, on a interrogé le 11 février à l'Assemblée nationale la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur les disponibilités de masques. On nous a expliqué qu'il n'y avait aucun problème. Or, gouverner, c'est prévoir. Des pays voisins comme l'Allemagne n'ont absolument aucune difficulté à faire face aujourd'hui, tant ils se sont préparés en termes de lits de réanimation, en termes de matériaux dans les hôpitaux, en termes de masques, et surtout en termes de tests. Je vous rappelle que l'Allemagne teste 500 000 personnes par semaine. Quand nous en traitons, nous à peine 30 000 par jour. Donc, cela pose évidemment des problèmes. Gouverner, c'est prévoir.

Comment est-ce que vous interprétez la visite effectuée jeudi par le président Emmanuel Macron au professeur Didier Raoult à Marseille ?

Je pense qu'il faut prendre encore une fois avec sérieux et considération les travaux du docteur Raoult. Ce n'est sans doute pas le traitement, le traitement miracle, lui-même le dit d'ailleurs. Mais c'est l'une des seules pistes que nous ayons. Je regrette là encore, la contradiction avec laquelle on a pris de la hauteur sur ce traitement. Le docteur Raoult explique que le traitement avec l'hydroxychloroquine pourrait être intéressant et faire baisser la charge virale dans le cas où il est utilisé au début des symptômes. Or, le gouvernement, par le décret qu'il a fait voter le 27 mars, a fait le choix de l'utiliser dans des cas graves. C'est évidemment une contradiction majeure.

Les 100 milliards d'euros déployés pour notre économie, notamment 20 milliards pour les entreprises dites stratégiques, c'est une forme de patriotisme économique. Ça devrait vous satisfaire tout de même ?

Oui, ça va évidemment dans le bon sens et tout le monde a bien compris, hélas, que les heures, les semaines, les mois qui nous attendent en matière économique seront extrêmement difficiles. Maintenant, le débat qu'il faudra ouvrir dans le jour d'après sera évidemment la manière dont on récupère les moyens de notre souveraineté. Parce que quand 90 de nos médicaments sont fabriqués à l'étranger, quand on est dépendant jusqu'à des masques et des bouts de tissus, parce que c'est ça aussi la question de fond de nouvelles crises, où passe l'argent de nos compatriotes? Où passe l'argent des Français? Je veux dire, on est dans un pays où on paye tellement d'impôts qu'on n'a pas suffisamment de masques, c'est-à-dire de bouts de tissu avec des élastiques. Donc toutes ces questions, il faudra se les poser après. Aujourd'hui, il faut évidemment aller au soutien de nos plus petites entreprises et de nos artisans, de nos TPE et de nos commerçants.

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