Coronavirus : la surmortalité en Seine-Saint-Denis expliquée par le mal-logement et la sur-représentation d'habitants qui sont allés travailler, selon l'ORS
L'Observatoire régional de santé d'Île-de-France a publié lundi un rapport sur la surmortalité en Île-de-France qui démontre qu'elle n'est pas homogène. Les "quartiers défavorisés" sont beaucoup plus touchés.
"Certains territoires sont plus vulnérables que d'autres parce que les populations qui y vivent sont plus vulnérables", explique mardi 12 mai sur franceinfo la directrice de l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France, au lendemain de la publication d'un rapport sur la surmortalité liée au coronavirus en Île-de-France. Cette surmortalité n'est pas répartie "de façon homogène". Ainsi, entre le 1er mars et le 10 avril, la plus forte hausse concerne la Seine-Saint-Denis, qui a enregistré une augmentation du nombre de décès de 118,4% par rapport à la même période l'an dernier.
Ces habitants sont plus à risque d'être contaminés car "leurs conditions de logement sont assez défavorables", avec "des logements qui sont plus petits, plus de monde dans le logement, moins d'espace par personne, plus d'enfants et des enfants en bas âge", détaille Isabelle Grémy. Dans ces circonstances, "les gestes barrières sont beaucoup plus difficiles à mettre en place", ajoute-elle. Et même lorsqu'on les respecte, les nombreuses "parties communes qui sont très fréquentées" sont "indiscutablement des facteurs de risque de transmission".
Des territoires "pourvoyeurs de travailleurs clés"
Ces territoires très touchés par le virus sont également des "pourvoyeurs de travailleurs clés", indique la directrice de l'Observatoire régional de santé : "c'est tous ceux qui ont assuré le bon fonctionnement pendant cette période de confinement. Ce sont les gens qui travaillent dans les transports, ce sont les gens qui ramassent les déchets, ce sont tous les gens qui sont en relation avec le commerce d'alimentation, ce sont les livreurs, les postiers, les forces de l'ordre et évidemment, les soignants". "Ils représentent un demi-million de personnes en Île-de-France", sur les 12 millions d'habitants, et "9% de la population active", précise-t-elle.
Par ailleurs, les habitants des "quartiers défavorisés" avaient, avant l'épidémie, "une santé moins bonne que dans des quartiers aisés", souligne Isabelle Grémy. Les taux de diabète et d'obésité, "deux facteurs reconnus comme favorisant des formes graves de Covid", y sont plus importants. Elle signale également des différences d'espérance de vie allant jusqu'à "sept à huit ans" entre certains cantons.
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