Coronavirus : les quatre signes qui montrent un recul de l'épidémie en France
Alors que la deuxième phase du déconfinement est lancée dans le pays depuis mardi, l'épidémie est "contrôlée", a affirmé vendredi le Conseil scientifique.
"On peut dire qu'actuellement, raisonnablement, l'épidémie est contrôlée", a affirmé Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, vendredi 5 juin sur France Inter, à propos du coronavirus. L'épidémie se poursuit pourtant à Mayotte et en Guyane, où elle progresse même, note Santé publique France dans son dernier rapport. Toutefois, en France métropolitaine, l'épidémie s'essouffle clairement. Selon le Conseil scientifique, qui guide le gouvernement sur la stratégie de déconfinement à adopter, les voyants sont au vert. Franceinfo passe en revue les signes d'amélioration de la situation, même s'il faut rester prudent, une reprise de l'épidémie étant toujours envisageable.
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1Le virus continue à circuler, mais moins vite
Premier indicateur encourageant : celui de la circulation du virus, qui a diminué. "Il circule à une petite vitesse, a annoncé le professeur Delfraissy. Là où on avait à peu près plusieurs dizaines de milliers de cas, autour de 80 000 nouveaux cas par jour début mars, on estime qu'on est maintenant autour de 1 000 cas à peu près."
Le Système d'information de dépistage (Si-Dep) mis en place par le ministère de la Santé a permis à Santé publique France de comptabiliser 3 520 nouveaux cas confirmés de Covid-19 entre le 25 et le 31 mai. Soit 599 cas avérés en moins par rapport à la semaine précédente. Le nombre de nouveaux cas confirmés est un paramètre qu'il faut toutefois considérer avec précaution car il dépend de la capacité de test et de la possibilité d'identifier les porteurs asymptomatiques.
2La contagiosité est faible
Autre paramètre important à surveiller : la contagiosité. C'est le R0 ou le "R effectif", c'est-à-dire le nombre de personnes que contamine un individu infecté. Le taux de reproduction du virus à l'échelle nationale est calculé par Santé publique France à partir des passages aux urgences pour suspicion de Covid-19.
Il est de 0,76 actuellement, "donc inférieur à 1", annonce l'agence nationale de santé publique, qui poursuit : "Ceci signifie qu'une personne infectée en contamine moins d'une autre et que, par conséquent, l'épidémie est en régression en France." Cette réduction s'explique en partie par le respect des mesures de distanciation physique et par le port du masque.
3Les hospitalisations en réanimation ne cessent de baisser
Depuis bientôt deux mois, le nombre de personnes en réanimation ne cesse de baisser, tout comme la tension sur le système hospitalier. Alors que 7 148 personnes étaient hospitalisées dans les services de réanimation le 8 avril, au plus fort de l'épidémie, il n'y avait plus que "1 163 malades atteints d'une forme sévère de Covid-19" à l'être jeudi 4 juin, a annoncé la Direction générale de la santé (DGS) dans son bilan quotidien. Ce sont 266 personnes de moins que la semaine précédente (on dénombrait 1 429 personnes en réanimation le 28 mai).
Cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus d'admissions de malades du Covid-19, mais que le solde entre les entrants et les sortants est négatif. Jeudi, "23 nouveaux cas graves ont été admis en réanimation", précise le rapport quotidien de la DGS, alors que 47 patients ont quitté ces services (en raison d'une guérison ou d'un décès). Le nombre total d'hospitalisations décroît également : il est passé de 15 208 le 28 mai à 13 101 jeudi.
4Le nombre de décès quotidiens continue de diminuer
Autre indicateur décroissant : celui des décès quotidiens. Santé publique France a annoncé jeudi que 46 personnes étaient mortes à l'hôpital des suites du coronavirus dans les 24 heures précédentes. S'il est difficile d'analyser les chiffres au jour le jour, on note toutefois une baisse hebdomadaire du nombre de morts du Covid-19.
En incluant les décès en Ehpad et autres établissements médico-sociaux, ce chiffre monte à 570 personnes décédées au cours de la semaine du 25 au 31 mai, soit 120 de moins que la semaine précédente. L'agence souligne qu'à l'échelle nationale, le nombre de décès enregistrés hebdomadairement continue de diminuer.
Mais prudence : si tous ces indicateurs sont encourageants, ils ne garantissent pas la fin de l'épidémie. "Dans les phénomènes pandémiques avec d'autres virus que celui-ci, on a très souvent vu réapparaître l'épidémie au moment de l'automne", a prévenu mardi sur franceinfo Bruno Lina, professeur de virologie au CHU de Lyon et membre du Conseil scientifique. Même si la situation s'est nettement améliorée et laisse envisager des prochaines semaines plus sereines, les indicateurs continueront donc d'être suivis avec attention.
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