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Coronavirus : ne pas recommander le port du masque, "une erreur de communication majeure" selon un médecin qui veut développer les protections faites maison

Co-fondateur du site stop postillon.fr, le docteur Michael Rochoy milite pour la généralisation des écrans anti-postillons : masque en tissu, écharpe ou encore cache-col.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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"Ce qui nous importe dans les écrans anti-postillons ce n'est pas tellement de se protéger soi-même mais de protéger les autres", explique le médecin généraliste Michael Rochoy. (VALERY HACHE / AFP)

Si le président de la République ne recommandait pas le port généralisé du masque dans son allocution prévue lundi 13 avril, ce serait "une erreur de communication majeure", estime Michael Rochoy, médecin généraliste à Outreau et cofondateur avec trois autres praticiens de stop-postillons.fr, un site internet qui propose des conseils pour fabriquer ses propres masques. Interrogé par franceinfo samedi 11 avril, il explique pourquoi le port du masque est selon lui essentiel pour freiner l'épidémie de Covid-19 en France.

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franceinfo : Espérez-vous que le président de la République se positionne lundi sur le port du masque ?

Michael Rochoy : Ce serait vraiment une erreur de communication majeure de ne pas le recommander lundi, dans le sens où tous les pays le recommandent au fur et à mesure, avec des arguments scientifiques. Ce serait incompréhensible que le président, le 13 avril, ne recommande pas ce que l'Europe recommande le 8 avril. On a vraiment beaucoup d'arguments pour le port généralisé de ce qu'on appelle des écrans anti-postillons. Il faut bien faire comprendre que les masques sont réservés aux soignants, aux professionnels de santé et aux personnes les plus exposées et que par contre, pour le grand public, il faut porter quelque chose. Ce quelque chose ça peut être vraiment n'importe quoi, pourvu que ça fasse écran, ça peut être une écharpe, un cache-col ou autre-chose.

Justement, quels tissus protègent du virus ?

Ce qui nous importe dans les écrans anti-postillons ce n'est pas tellement de se protéger soi-même mais de protéger les autres. On sait que c'est un virus aérien qui circule dans les gouttelettes que l'on projette, peut-être par aérosol mais ce n'est pas certain. Ça peut se transmettre alors qu'on est asymptomatique. On peut croiser des personnes dans la rue et leur transmettre le virus. Le principe des écrans anti-postillons va être surtout d'éviter cette transmission, et évidemment si tout le monde en porte tout le monde limite la transmission. Donc, il y a moins de contagion. Il y a au moins trois mécanismes. Le premier, c'est que si vous portez un écran dans la rue, les gens vont moins s'arrêter et moins vous approcher puisque vous semblez malade. Le deuxième mécanisme, c'est que vous allez moins porter la main à la bouche. Et la troisième chose, c'est qu'il y a évidemment un pouvoir filtrant variable qui est étudié dès 2013 pour savoir si, en cas de pandémie et de pénurie de masques, il faut quand même que tout le monde porte un écran ou un masque fait maison avec un filtre qui sera plus ou moins efficace pour se protéger soi-même.

Êtes-vous favorable à l'élévation du plafond de paiement sans contact pour éviter les contacts avec les terminaux de paiement ?

Ce qu'on veut favoriser c'est le développement des mesures barrière, dont le port du masque fait partie. Favoriser le sans contact plutôt que de toucher l'appareil c'est forcément bon à prendre. Toute nouvelle mesure sera forcément meilleure que de ne rien faire.

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