Coronavirus : "On va passer de -7,6% de déficit à -9%, depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais notre pays n’avait connu ça", explique Gérald Darmanin
Le ministre de l'Action et des Comptes publics, invité du "8h30 franceinfo" mardi, a aussi indiqué que la dette publique sera de "-115% de dette très certainement".
"On va passer de -7,6 % de déficit à -9 %, depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais notre pays n’avait connu ça", a annoncé Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, mardi 14 avril sur franceinfo. "Chaque semaine de confinement appliquée au pays aggrave les finances publiques", a poursuivi Gérald Darmanin.
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"On doit tenir les comptes, les présenter au Parlement et mettre les moyens, a expliqué le ministre de l'Action et des Comptes publics. Les annonces du président de la République viennent aggraver les chiffres des comptes publics, parce que le confinement va durer". Gérald Darmanin a indiqué que la France aura "-115% de dette très certainement. On était à 111% quand on a construit le projet de loi de finances rectificatif avec Bruno Le Maire".
"Garantir le pouvoir d'achat et la reprise économique"
"En deux semaines, a précisé Gérald Darmanin, on a rajouté 110 milliards d’euros pour soutenir l’économie et les salariés français". "C'est énorme", a commenté le ministre, "la France met en place ce qu'aucun autre pays ne fait dans ces conditions, avec un chômage partiel qui nous coûte 24 milliards d'euros". Pourtant, cette mesure porte de nombreux avantages, avance le membre du gouvernement : "Même si les finances publiques sont évidemment très touchées, on va pouvoir garantir le pouvoir d'achat des Français et garantir la reprise économique."
Lorsqu'il y aura la reprise, au lieu de licencier des millions de personnes, on le voit dans d'autres pays, ces personnes pourront reprendre le chemin du travail et l'entreprise pourra redémarrer plus vite que si nous n'avions pas pris ces amortisseurs.
Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publicsà franceinfo
Tous ces chiffres bien évidemment sont provisoires, insiste Gérald Darmanin, tant que la crise du coronavirus n'est pas derrière nous, ils pourront "être revus dans les semaines qui viennent". La croissance est donc également revue à la baisse, avec une contraction du PIB de 8%. Il va falloir des années pour rattraper ce retard, confirme le ministre : "il va falloir du temps. Bien évidemment, comme après chaque crise, même si cette crise est particulière". Ce qui est certain, c'est que "le 11 mai après midi, on ne va pas retrouver le pays comme il était il y a trois mois".
Mauvaise santé économique en Europe
"Il y a des fournisseurs et il faut des matières premières, a expliqué Gérald Darmanin. Il y a des gens qui ont perdu des compétences, sans doute des gens qui connaissent des difficultés économiques très fortes", ainsi que "les gens qui sont malades, bien évidemment". Le ministre a indiqué que "les habitudes de consommation, de production et d'exportation, d'importation ne seront pas les mêmes". Il souligne aussi l'impact de la mauvaise santé économique de nos voisins Européens : "Nous sommes touchés par toutes les autres économies. Nous avons des partenaires économiques qui sont eux-mêmes très touchés. Ça a des conséquences, évidemment, pour moi, sur notre économie."
Regardez la Grande-Bretagne, regardez l'Allemagne. Regardez les Etats-Unis, la première économie du monde connaît des difficultés sanitaires et économiques très fortes.
Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publicsà franceinfo
Cependant le ministre se montre confiant envers les mesures prises par le gouvernement. "Les 24 milliards que nous mettons, par exemple pour le chômage partiel, s'effaceront en très très grande partie, puisque les gens reprendront le travail, explique Gérald Darmanin. Ce n'est pas structurellement des chômeurs par millions qui resteront dans les chiffres de l'Unédic et de l'Etat". Le ministre de l'Action et des Comptes publics a aussi indiqué que "quand il y aura la reprise économique évidemment, les gens pourront de nouveau payer leurs impôts et payer leurs charges". "Nous retrouverons" très rapidement, "le chemin de la production", assure Gérald Darmanin.
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