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Coronavirus : premier cas en Syrie, avec la crainte d'une propagation dans les camps de réfugiés

Le Covid-19 est déclaré en Syrie. Un scénario catastrophe pour un pays déchiré par la guerre civile depuis 10 ans.

Article rédigé par franceinfo, Aurélien Colly - édité par Théo Hetsch
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une Syrienne porte un masque de protection contre le Covid-19, dans la province d'Idlib. (ABDULAZIZ KETAZ / AFP)

C'est le premier cas officiel de coronavirus dans le pays : une jeune femme de 20 ans, "venue de l’étranger" selon les autorités (mais qui ne précisent ni le pays d’origine, ni la région de cette contamination). Après la fermeture des écoles et universités la semaine dernière, tous les transports en communs sont désormais suspendus, dans toutes les villes de Syrie.

Désormais, il n'y a plus aucune liaison possible entre les différentes provinces sous contrôle du régime, les axes routiers sont suspendus. Des mesures drastiques, qui alimentent les doutes sur la transparence du pouvoir syrien sur la propagation du virus. Notamment en raison des échanges intenses avec son allié, l’Iran, premier foyer dans la région, ainsi qu'avec son voisin, le Liban, qui a d’ailleurs fermé sa frontière la semaine dernière. Que ce soit dans les zones gouvernementales ou dans celles qui lui échappent encore (Idlib au Nord-Ouest), le pays n'a absolument pas les moyens de faire face à une telle épidémie.

La crainte d'une propagation du virus dans les camps de déplacés

"Jusqu’à présent, nous n’avons aucun cas avéré mais des suspicions", indique pour sa part le Dr Ossama Alhussein, qui est lui dans la province d’Idleb, dernier bastion rebelle au nord-ouest du pays. Cette région avec ses trois millions de civils, dont un tiers de déplacés cet hiver, craint particulièrement une propagation du virus.

Ce qui rend la situation bien pire, c’est la promiscuité et les conditions d’hygiènes, notamment dans les camps de réfugiés.

Ossama Alhussein, médecin dans la provinde d'Idleb

à franceinfo

Le médecin rappelle d'ailleurs que les déplacés s’entassent dans des tentes, des mosquées ou des abris de fortunes. Le manque de médecins et de matériel est criant dans le pays, après des années de guerre civile. Il n'y a par exemple aucun test pour repérer le Covid-19.

La situation n'est guère meilleure dans le nord-est de la Syrie, où l’administration semi-autonome des Kurdes a néanmoins instauré des mesures de confinement.

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