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Coronavirus : "Un deuxième choc n'est pas concevable, personne n'a envie que ça re-flambe" après le confinement, explique Martin Hirsch

Le directeur général de l'AP-HP, invité du "8h30" vendredi, estime que avant un éventuel déconfinement le 11 mai, il faudra que "la circulation du virus soit encore freinée et ralentie".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le directeur de l'AP-HP, Martin Hirsch, sur franceinfo, le mardi 11 juin 2019 (photo d'illustration). (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Si "le confinement ne peut pas être éternel", explique sur franceinfo vendredi 17 avril, Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), "au-delà des dates, des éléments nous permettront de savoir comment, à quel rythme, dans quelles conditions organiser" le déconfinement.

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"Nous, notre travail, le travail des professionnels, le travail des équipes, c'est de faire en sorte que les conditions soient réunies", poursuit le directeur général de l'AP-HP. Avant un éventuel déconfinement le 11 mai, il faudra que "la circulation du virus soit encore freinée, ralentie, de telle sorte qu'il n'y ait pas de flambée" à l'instar d'autres pays et notamment en Asie où des cas de coronavirus sont réapparus. "Aucune autorité n'a envie que ça re-flambe. On est quand même avec plus de 6 000 patients en réanimation aujourd'hui", a déploré Martin Hirsch.

"Un deuxième choc n'est pas concevable"

Martin Hirsch rappelle également que, si la France, "et notamment dans les deux régions touchées", a réussi faire en sorte que "les patients qui avaient des indications médicales de réanimation puissent être pris en charge" c'est grâce à la solidarité entre les hôpitaux du publics et du privés.

Mais aujourd'hui, on est dans des conditions dans lesquelles nos établissements sont effectivement encore assez proches des limites.

Martin Hirsch, directeur de l'AP-HP

à franceinfo

"Donc, s'il se repassait dans quelques temps ce qu'il s'est passé il y a un mois, nous ne commencerions pas avec des hôpitaux prêts à recevoir mais avec des hôpitaux qui ont déjà beaucoup de patients, explique le directeur des hôpitaux de Paris qui estime qu'un "deuxième choc n'est pas concevable".

Des mesures à mettre en place après le confinement

De toutes façons, le "confinement à lui seul ne suffit pas", ajoute Martin Hirsch. Pour préparer l'après, il faudra donc mettre "plusieurs choses en parallèle" grâce à une "pédagogie bien faite", comme celle sur le fait de ne plus se serrer la main. Le directeur général de l'AP-HP évoque quatre points importants.

Premièrement, "les mesures de protection" à adopter, comme les masques. Sur ce point, Martin Hirsch estime que "l'interdiction ou l'obligation" ne sont pas "une nécessité", si "la pédagogie est bien faite sur les attitudes à adopter", et si "par ailleurs, les gens sont équipés".

Il n'y pas eu un décret pour dire je vous interdis de me serrer la main. Il y a eu une acculturation qui a été extrêmement rapide, c'est ce qu'on a vu aussi pour le confinement.

Martin Hirsch, directeur de l'AP-HP

à franceinfo

"Deuxièmement les mesures qu'on peut prendre pour continuer à casser les chaînes de transmission (...) à l'instar de ce qui se faisait au début" précise-t-il. Soit avoir une approche du cas par cas, "systématique mais individualisée vis-à-vis des personnes ou des circonstances qui peuvent être potentiellement contaminantes".

Le directeur général de l'AP-HP évoque ensuite, "les approches thérapeutiques", grâce aux résultats des différents essais cliniques, et enfin, le vaccin. "Mais il faudra que les choses soient encore plus sous contrôle avant son arrivée éventuelle", prévient-il. Pour résoudre l'épidémie de coronavirus, "tout parier sur le vaccin serait hasardeux", estimé Martin Hirsch.

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