Couvre-feu : "J'ai peur que ce ne soit pas une mesure radicale pour modifier la courbe de l'épidémie" de Covid-19, redoute un infectiologue à l'hôpital Bichat
Emmanuel Macron a notamment annoncé mercredi l'instauration d'un couvre-feu en Ile-de-france et dans huit métropoles pour endiguer la reprise de l'épidémie de coronavirus.
"J'ai peur que ce ne soit pas une mesure radicale pour modifier la courbe de l'épidémie", a réagi, sur franceinfo mercredi 14 octobre, Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue à l'hôpital Bichat à Paris, après les nouvelles annonces d'Emmanuel Macron, et notammment l'instauration d'un couvre-feu, pour endiguer la reprise de l'épidémie de Covid-19.
Le président de la République a annoncé la mise en place d'un couvre-feu entre 21h et 6h du matin en Île-de-France et dans les métropoles de Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse.
Les clusters quand on les observe, c'est beaucoup en entreprise, dans les universités et les écoles. Ce n'est pas une mesure qui est activée et qui est proportionnelle au nombre de clusters qu'on peut observer.
Nathan Peiffer-Smadja, infectiologue au CHU Bichatà franceinfo
Nathan Peiffer-Smadja regrette que ce couvre-feu ne vise seulement que "les bars et les restaurants mais il y a d'autres endroits où la transmission est importante et qui vont rester actifs".
"Il y a beaucoup de clusters dans les entreprises"
"L'hôpital et les services de réanimation sont de plus en plus en tension et de plus en plus les lits sont occupés par des patients covid. C'est un problème", a-t-il détaillé. Dans les hôpitaux "la réserve de lits va être extrêmement faible", car "le Covid grignote peu à peu le reste des activités de l'hôpital".
Pour l'infectiologue, "la solution pour éviter la transmission virale, c'est d'éviter les contacts non masqués en dehors des gens avec qui on vit. Le levier qui a été activé c'est celui des bars et des restaurants via le couvre-feu". Selon lui il aurait fallu que le président insiste plus sur "le télétravail qui est important car on voit énormément de clusters en entreprises, il n'a pas été tellement encouragé. Il y a beaucoup de clusters dans les entreprises".
Emmanuel Macron a indiqué qu'on allait devoir vivre avec ce virus au moins jusqu'à l'été 2021, une perspective qui n'est pas "du tout réjouissante, mais il est vrai que ça fait plusieurs mois qu'on s'accorde là-dessus pour dire qu'on n'est pas sortis" de cette épidémie "vu les modes de transmission, on n'imagine pas quelque chose qui vienne freiner l'épidémie. Le vaccin s'il arrive il va falloir du temps pour l'administrer à la population. Il va falloir une adhésion de la population".
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