Covid-19 : à Marseille, l'hôpital de La Timone affronte la cinquième vague sans savoir "dans quelle mesure on sera capable d'y faire face"
La cinquième vague du coronavirus maintient les soignants sous pression. À Marseille, pour éviter la saturation des hôpitaux, les évacuations sanitaires ont repris ce week-end vers la Bretagne.
À l'hôpital de La Timone, à Marseille, 10 des 15 lits du service de réanimation sont pris par des patients atteints du Covid-19. Pour le professeur Marc Gainier, le chef du service, ce chiffre en progression constante lui fait craindre un début d'année difficile. "On se pose beaucoup de questions", confie-t-il sur un ton inquiet.
En cause, cette cinquième vague qui n'en finit pas de grossir et la nouvelle menace Omicron qui plane : "On sent que la charge continue de monter et on doit sûrement s'attendre à quelque chose d'autre qui risque d'arriver très très vite", prédit le professeur. "Je ne sais pas dans quelle mesure on sera capable d'y faire face."
Trop de peu de personnel qualifié
La première réponse possible : l'évacuation des patients, comme l'explique Julien Carvelli, médecin réanimateur. "On essaye d'anticiper au maximum le manque de places qu'on risque d'avoir sur les prochains jours et les prochaines semaines. Donc on essaye de ne pas évacuer les patients quand on est au pied du mur, pour toujours avoir de la place disponible."
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L'autre levier, c'est l'ouverture de lits supplémentaires. Mais là, l'hôpital fait face à un problème de taille : la pénurie de personnel.
"Pour les précédentes vagues, on a formé énormément de monde et probablement on n'a pas su les garder, pas su leur proposer des contrats satisfaisants, pas su les motiver à rester."
Julien Carvelli, médecin réanimateurà franceinfo
"Et aujourd'hui, on se retrouve dans une situation où on n'arrive pas à recruter du personnel qualifié", complète le médecin, "donc on a du mal à augmenter notre nombre de lits disponibles pour accueillir tout le monde."
L'évacuation de patients est donc pour le moment privilégiée, avec d'autres opérations de ce type prévues cette semaine. Mais elle comporte ses limites : à la fois risquée, coûteuse, elle mobilise également beaucoup de soignants. Un personnel qui manque déjà dans les services.
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