Covid-19 : ces onze fois où l'exécutif a évoqué le "bout du tunnel" et le retour "des jours heureux" depuis un an
Le chef de l'Etat, le Premier ministre ou le ministre de la Santé ont multiplié, depuis avril 2020, les déclarations et les messages d'espoir sur une sortie de la crise sanitaire.
Va-t-on un jour entrevoir la lumière et sortir de cette interminable épidémie de Covid-19 ? Le président de la République et le gouvernement multiplient en tout cas les déclarations teintées d'optimisme depuis un an, pour tenter de donner un horizon aux Français. Du retour des "jours heureux" en avril 2020 à l'espoir "de commencer à rouvrir progressivement le pays" à partir de la mi-mai 2021, franceinfo revient sur les déclarations de sortie de crise d'Emmanuel Macron, Jean Castex ou Olivier Véran, au cours des derniers mois.
13 avril 2020 : la promesse du retour "des jours heureux"
Emmanuel Macron en a "la conviction". "Nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les jours heureux", lance le président de la République aux Français confinés depuis le 17 mars. Le bilan de l'épidémie approche alors les 15 000 morts, la France vit "des jours difficiles", mais le chef de l'Etat tente de donner des perspectives. Il annonce la fin du confinement strict le 11 mai, la réouverture des écoles, et esquisse les premières bases du déconfinement. "Les résultats sont là, l'espoir renaît", dit-il.
Nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les jours heureux. J'en ai la conviction. Prenez soin de vous, prenez soin les uns des autres, et nous tiendrons. pic.twitter.com/nr1Lcf9sZf
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 13, 2020
14 juin 2020 : "Nous allons retrouver pleinement la France"
La quatrième allocution du président de la République depuis mars respire le retour à la liberté. "La lutte contre l'épidémie n'est pas terminée mais je suis heureux, avec vous, de cette première victoire contre le virus", se félicite Emmanuel Macron, qui dessine un été presque normal. "Nous allons donc pouvoir retrouver le plaisir d'être ensemble, de reprendre pleinement le travail mais aussi de nous divertir, de nous cultiver. Nous allons retrouver pour partie notre art de vivre, notre goût de la liberté. En somme, nous allons retrouver pleinement la France."
Le déconfinement s'accélère, les déplacements entre pays européens sont désormais autorisés et le deuxième tour des élections municipales (prévu initialement le 22 mars) aura lieu le 28 juin.
14 juillet 2020 : "On a réussi à retrouver presque une vie normale"
Deux mois après le déconfinement, la France vit un été plutôt paisible, un peu débarrassée de l'épidémie de Covid-19. "On a réussi à endiguer le virus et à retrouver presque une vie normale", se félicite le chef de l'Etat lors de l'interview du 14-Juillet. Emmanuel Macron parle de vie presque "normale", et se prononce en faveur du port du masque obligatoire dans les lieux clos recevant du public.
À l'époque, le masque n'est obligatoire ni dans les commerces ni dans la rue. Il le deviendra le 20 juillet dans l'ensemble des lieux clos, puis progressivement dans de nombreuses villes françaises.
24 novembre 2020 : "Les restaurants pourront rouvrir" en janvier
Les jours tristes ont succédé aux "jours heureux". A l'automne, la France replonge, frappée par la seconde vague de l'épidémie. Un mois après l'annonce du second confinement, le président de la République esquisse un calendrier de sortie de crise progressive et un retour à une vie presque normale, fin janvier, "si le nombre de contaminations demeure en-dessous de 5 000 cas par jour". A partir de mi-décembre, les cinémas, théâtres et musées pourront rouvrir. Puis, vers la fin janvier, les salles de sport et les restaurants. Ces réouvertures n'auront finalement pas lieu.
"Si nous atteignons nos objectifs au 20 janvier, les salles de sport et restaurants pourront rouvrir" annonce Emmanuel #Macron #macron20h pic.twitter.com/zsFmG7bbi2
— Info France 2 (@infofrance2) November 24, 2020
31 décembre 2020 : "Un nouveau matin français" promis pour le printemps
L'année 2020 se termine par les traditionnels vœux présidentiels. Le chef de l'Etat, comme l'ensemble des Français, espère bien tourner la page d'une année marquée par l'épidémie. "Regardons devant nous, regardons notre avenir, préparons dès aujourd'hui ce printemps 2021 qui sera le début d'un nouveau matin français, d'une renaissance européenne", imagine Emmanuel Macron, qui prévient quand même que "les premiers mois de l'année seront difficiles".
20 janvier : "Les jours meilleurs sont pour bientôt"
Le jour où l'Assemblée nationale discute de la prolongation de l'état d'urgence sanitaire en France, le ministre des Solidarités et de la Santé conclut sa déclaration par un motif d'espoir. "Si les jours meilleurs sont pour bientôt, nous devons pour quelque temps encore mener le gigantesque effort collectif entamé il y a presque un an", déclare Olivier Véran aux députés.
25 février : "Un retour à une vie plus normale" dans les prochains mois
Au moment même où l'exécutif durcit le ton et place 20 départements "sous surveillance renforcée", quelques semaines après avoir refusé de confiner malgré la pression des scientifiques, Jean Castex évoque des "premiers motifs d'espoirs nous permettant d'envisager dans les prochains mois un retour à une vie plus normale".
La campagne de vaccination s'accélère en France et le Premier ministre martèle que la France s'en sortira. "Certains d'entre vous peuvent se demander si nous verrons bientôt le bout de ce jour sans fin. J'en ai l'absolue conviction."
1er mars : "Tenir" encore "quatre à six semaines"
Interpellé lors d'un déplacement à Stains (Seine-Saint-Denis) par un jeune homme qui lui demande de repousser "jusqu'à 19 heures le couvre-feu, parce que c'est dur", le président de la République l'exhorte à "tenir" encore "quatre à six semaines" avant un assouplissement des restrictions sanitaires.
Le couvre-feu s'applique alors dès 18 heures (il sera repoussé à 19 heures le 20 mars), tandis que les mauvais chiffres de l'épidémie font craindre une troisième vague très violente, notamment à cause de la prolifération des variants.
11 mars : Voir "le bout du tunnel au printemps"
Jean Castex est optimiste. Dans Society, il évoque une lumière au bout du tunnel. "Il n'y a pas de raisons qu'on n'atteigne pas nos cibles sur les vaccins et qu'on ne voie pas le bout du tunnel au printemps", confie le Premier ministre. Sa déclaration s'inscrit dans un contexte particulier : les chiffres en réanimation commencent à grimper dangereusement, alors que plusieurs territoires ont commencé à être confinés le week-end.
20 mars : "Confiner le Covid dans les livres d'histoire"
En pleine troisième vague, l'exécutif multiplie les messages optimistes. Interrogé par Le Parisien sur le "retour des jours heureux", le ministre de la Santé vise l'automne prochain et s'avance même sur l'épidémie de Covid-19, qu'il espère voir disparaître. "A l'automne prochain, une fois la population totalement vaccinée, si on ne voit pas revenir de vague épidémique, je pense qu'on pourra confiner le Covid dans les livres d'histoire et refaire la fête."
Le 20 mars, pourtant, le Covid-19 est encore loin d'être un mauvais souvenir et la fête n'est pas du tout à l'ordre du jour. Quelque 4 353 malades sont en réanimation et 16 départements entrent en confinement pour quatre semaines.
31 mars : Rouvrir le pays "à partir de la mi-mai"
Restreindre avant d'ouvrir. Voilà, en substance, le message du président de la République lors de sa septième allocution télévisée depuis le début de l'épidémie il y a plus d'un an. Avant de commencer "à rouvrir progressivement le pays", "à partir de mi-mai" , Emmanuel Macron demande un ultime effort aux Français.
Avril sera donc un mois de restrictions avec une nouvelle fermeture de tous les établissements scolaires, la limitation des déplacements dans toute la France et l'ouverture de nouvelles places en réanimation, avant de "retrouver cette culture qui nous a tant manqué, cet art de vivre à la française, les restaurants, les cafés que nous aimons tant".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.