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Covid-19 en Martinique et en Guadeloupe : comment prêter main-forte dans le cadre de la réserve sanitaire ?

Ce dispositif permet d'envoyer des professionnels de santé là où le besoin s'en fait sentir, quand les équipes locales ne suffisent plus.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Des Guadeloupéens patientent avant de recevoir une injection de vaccin Pfizer-BioNTech contre le Covid-19, le 6 août 2021 à Pointe-à-Pitre. (CEDRICK ISHAM CALVADOS / AFP)

En Martinique, les services de réanimation sont désormais totalement saturés. Face à la recrudescence de l'épidémie de Covid-19 aux Antilles, le ministre de la Santé Olivier Véran a lancé un appel urgent au personnel soignant, dimanche 8 août. Il a demandé à ceux qui le peuvent de "venir en aide aux hôpitaux ultra-marins, et notamment en Martinique et en Guadeloupe". Une des façons de répondre à cet appel consiste à se porter volontaire via la réserve sanitaire, qui dépend de l'agence nationale Santé publique France. En voici le mode d'emploi. 

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1Quel est le rôle de la réserve sanitaire ?

La réserve sanitaire fonctionne sur le même principe que la réserve militaire. Elle vise à renforcer les effectifs pour faire face à une crise. "Elle est constituée de professionnels de santé volontaires et mobilisables à tout moment par le ministère de la Santé ou les Agences régionales de santé : médecins, infirmiers, psychologues, ingénieurs sanitaires, secrétaires médicaux... Elle intervient depuis dix ans en renfort auprès d'acteurs de l'offre de soins confrontés à des situations sanitaires exceptionnelles", écrit Santé publique France sur son site. Cependant "elle n'intervient pas en premier secours mais en appui des acteurs sanitaires locaux lorsque ceux-ci sont dépassés ou épuisés par une crise", ajoute le gouvernement. Autrement dit, dans le cadre d'une mission précise et ponctuelle pour laquelle une alerte est lancée.

"Lorsqu'une mission est déclenchée, un appel urgent à candidatures (une "alerte") est adressé par Santé publique France, par mail, à l'ensemble des réservistes de la ou des professions recherchées", précise encore SPF. "L'appel à candidatures présente précisément la mission, la ou les dates de départs programmées, les compétences professionnelles recherchées, les conditions d'aptitude éventuellement exigées (...). Les réservistes intéressés et capables de se rendre disponibles répondent à l'appel à candidatures. Santé publique France assure dans des délais très courts la sélection des candidats et candidates".

2Comment se porter volontaire ?

"Pour devenir réserviste sanitaire, il suffit de s'inscrire en ligne sur réservesanitaire.fr", explique l'agence de santé. Il faut donc créer un compte, puis renseigner son nom, prénom et métier, selon la nomenclature sanitaire. Il faut également mentionner son "statut" ("étudiant", "en activité", "interne", sans employeur" ou "retraité"). "Les missions sont réalisées sur la base du volontariat, avec l'accord de l'employeur s'il y en a un, et sur le temps de travail. Tous les frais sont pris en charge et les professionnels ou leurs employeurs sont indemnisés", souligne le site du gouvernement. 

Mais attention : qu'il soit privé ou public, l'employeur doit donner son accord. La mission peut aussi être effectuée par le soignant sur son temps libre. "Les réservistes, précise encore Santé publique France, ne sont jamais contraints de partir en mission ni en formation. Il n'y a pas de nombre minimal de jours imposé. De même, il n'y a aucune garantie que l'on sera appelé ou sélectionné pour une mission, cela dépend de l'actualité, du type de compétences recherchées, du nombre de candidats au départ".

3De qui a-t-on besoin en Guadeloupe et en Martinique ?

"En Guadeloupe ou en Martinique, on a besoin de tous les professionnels de la réanimation, qu'ils soient médecins, infirmiers ou aides-soignants, ainsi que d'infirmières des soins généraux et de médecins urgentistes", résume pour franceinfo la responsable de la réserve sanitaire, Catherine Lemorton.  

La page Facebook de la réserve sanitaire fait le point sur les alertes en cours. L'alerte 4 sur la Martinique réclame les renforts suivants pour la rotation du 13 au 30 août : des médecins anesthésistes réanimateurs, des généralistes, des urgentistes, des infirmiers en soins généraux, d'autres expérimentés en réanimation, des aides-soignants, des manipulateurs radio, des techniciens de laboratoire, des logisticiens....

Selon Catherine Lemorton, la réserve sanitaire peine à trouver les effectifs demandés. "En Martinique, complète-t-elle, sur 125 demandés, on espère pouvoir en trouver 44 pour la mission qui débute le 13 août".

"En Guadeloupe, 138 personnes en renfort étaient demandées, mais seules 25 ont été obtenues chez nous sur la base du volontariat. Les médecins réanimateurs, actuellement, sont dans leur service ou en vacances".

Catherine Lemorton, responsable de la réserve sanitaire

à franceinfo

Parallèlement, d'autres canaux sont utilisés pour trouver les professionnels nécessaires. La plateforme des ressources humaines du ministère de la Santé a également lancé une alerte. Enfin, les Agences régionales de santé ont répercuté la demande auprès des établissements de santé. Mardi, huit médecins et 22 soignants des Hauts-de-France sont ainsi partis pour deux semaines en Guadeloupe et en Martinique. Deux adresses e-mail ont été mises à disposition des soignants qui souhaitent être mobilisés dans la région (ars-hdf-directeur-general@ars.sante.fr et ars-hdf-volontaires@ars.sante.fr). 

4Si je suis pris, ça se passe comment ?

"A partir du moment où le candidat est réserviste et qu'il répond à l'alerte avec un dossier complet, il a un contrat d'engagement avec nous et il ne s'occupe plus de rien, explique encore Catherine Lemorton. La réserve sanitaire lui fait un e-mail de mission avec les coordonnées de ses collègues qui font partie de la même équipe. On organise tout : billets de train, d'avion, voitures de location si besoin, prise en charge des repas." A titre indicatif, selon Santé publique France, le niveau d'indemnisation est le suivant : "300 euros par jour de mission (...) pour les médecins, 125 euros pour les infirmiers".

"La mission est en général de 14 jours pleins. Avec le pré-acheminement, ça dure plutôt 17 jours, pour 14 jours de présence dans les services qui les attendent."

Catherine Lemorton

à franceinfo

En revanche, quand un candidat répond à la plateforme des ressources humaines du ministère de la Santé, "il n'y a pas de dossier à remplir, mais c'est à la préfecture d'organiser la mission sur place", détaille encore la responsable de la réserve sanitaire.

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