Covid-19 : "Il faut tout faire pour éviter un nouveau confinement" affirme la députée LR Annie Genevard
"Il faut aussi tenir compte de la capacité que les Français peuvent avoir d'accepter de nouvelles contraintes", clame Annie Genevard. La députée du Doubs craint de nouvelles restrictions avec la Suisse à cause du Covid-19.
"Il faut tenir compte de la capacité que les Français peuvent avoir d'accepter de nouvelles contraintes", a affirmé sur franceinfo Annie Genevard, députée LR du Doubs, vice-présidente de l’Assemblée nationale et présidente du Conseil national des Républicains, alors que plusieurs pays se reconfinent avant Noël et que la France n'envisage pas pour le moment de nouvelle restrictions. "Je pense qu'il faut tout faire pour éviter un nouveau confinement", a ajouté Annie Genevard. Elle estime notamment que "la fermeture de la frontière suisse n'est pas envisageable" pour tous les frontaliers qui vont travailler en Suisse. "Cela créerait des problèmes immenses pour toute la région."
franceinfo : Est ce qu'il faudrait régionaliser les restrictions sanitaires ?
Annie Genevard : Je ne crois pas. Si tel était le cas, cela veut dire que certaines régions devraient à nouveau tout refermer, se reconfiner. Toutes les régions de France sortent d'une période extrêmement difficile. On a vu la fermeture des commerces. Beaucoup d'activités sont encore fermées. Cela met les nerfs des Français à très rude épreuve. Cela compromet l'avenir de beaucoup d'entreprises et de salariés. Je pense qu'il faut tout faire pour éviter un nouveau confinement, d'autant que nous venons à peine de sortir d'une période de confinement.
Dans le Doubs, vous risqueriez d'être parmi les territoires sanctionnés les plus vite en raison d'un des pires taux d'incidence actuellement.
Oui et c'est étonnant parce que j'ai le sentiment que les habitants de notre région se comportent bien. Nous n'avons pas de cas de fêtes sauvages et de clusters immenses. Je pense qu'il faut interroger aussi la question de la température. On sait que les virus aiment le froid. Et ce n'est pas un hasard si les régions montagneuses sont particulièrement exposées à la propagation du virus. Je pense que la bonne stratégie, c'est celle que le gouvernement avait énoncée au début de l'épidémie et qui n'a jamais pu totalement mettre en œuvre, qui consiste à tester, tracer et isoler. Dans certains pays, on a commencé les injections de vaccins et j'espère sincèrement que nous allons pouvoir mettre ça en œuvre très rapidement. Après un an d'épidémie, de confinements successifs, de déconfinements pas toujours bien maîtrisés, les Français sont à bout et l'économie est à genoux. Toutes les mesures qui seront prises doivent l'être, à l'aune, bien sûr, des questions de santé. Mais il faut aussi tenir compte de la capacité que les Français peuvent avoir d'accepter de nouvelles contraintes.
Votre département est frontalier de la Suisse, un pays qui connaît une deuxième vague épidémique particulièrement virulente. Est-ce que l'ouverture de la frontière suisse a pu être un problème pour votre département ?
La fermeture de la frontière suisse n'est pas envisageable. Pourquoi ? Tout simplement parce que des milliers de Français franchissent la frontière tous les jours pour aller travailler. Et s'ils ne pouvaient pas le faire, ils perdraient leur emploi, l'industrie s'en trouverait affectée. Nos régions vivent étroitement en interdépendance. Ce qu'il faut au contraire, c'est pouvoir maintenir le franchissement des frontières, que les gens puissent continuer d'aller travailler. Mais évidemment, il faut se coordonner avec les pays voisins. Nous sommes frontaliers, nous devons aborder cette épidémie de concert. Une des pistes à creuser est de réduire la différence de traitement qu'il y a entre la France et la Suisse, par exemple. La Suisse n'a pas confiné les activités économiques alors que nous confinions. Du reste, j'observe que les Suisses, qui avaient tardé à confiner, ont refermé les restaurants et se sont montrés beaucoup plus offensifs dans la lutte contre le Covid. La Suisse est le premier employeur de la Franche-Comté en nombre de salariés. On ne peut pas, du jour au lendemain, fermer les frontières et décréter que des dizaines de milliers de travailleurs seront au chômage. Cela créerait des problèmes immenses pour toute la région.
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