Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : l'OMS demande à la Chine la publication de "toutes les données" sur les premiers cas

La Chine est notamment visée par un communiqué de l'Organisation mondiale de la santé, qui réclame également la possibilité de réexaminer les échantillons. Mais Pékin a rapidement réagi, en excluant toute nouvelle enquête sur son territoire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une infirmière assigne les tâches de la journée avant l'accueil de malades du Covid-19, le 8 février 2020 à l'hôpital de Wuhan (Chine). (XIAO YIJIU / XINHUA / AFP)

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) demande à tous les pays, et en particulier à la Chine, de publier "toutes les données sur le virus" afin de faire le clair sur les origines de la pandémie de Covid-19."Spécifiquement, pour aborder 'l'hypothèse [d'une fuite de] laboratoire', il est important d'avoir accès à toutes les données brutes, d'envisager les meilleures pratiques scientifiques", insiste le communiqué, vendredi 13 août. "Nous incitons tous les pays, y compris la Chine, à soutenir pour que nous puissions avancer dans l'étude des origines [de la pandémie] rapidement et efficacement", a ajouté l'OMS.

Pour Peter Embarek, chef de la délégation de scientifiques internationaux envoyés en Chine par l'OMS, la fuite du virus d'un laboratoire de Wuhan, la ville chinoise où les premiers cas ont été détectés fin 2019, fait partie des hypothèses "probables". "Un employé [d'un laboratoire] infecté sur le terrain en prélevant des échantillons relève de l'une des hypothèses probables. C'est là que le virus passe directement de la chauve-souris à l'homme", a-t-il déclaré à la chaîne publique danoise TV2.

Dans un documentaire (en danois) diffusé jeudi, le scientifique s'est montré très critique envers Pékin. Selon lui, il a été difficile pour son équipe de discuter de cette théorie avec les scientifiques chinois. La délégation de l'OMS a obtenu la permission de visiter deux laboratoires où s'effectuent des recherches autour des chauve-souris. "Nous avons eu droit à une présentation, puis nous avons pu parler et poser les questions que nous voulions poser, mais nous n'avons pas eu l'occasion de consulter la moindre documentation", a-t-il assuré.

"L'accès aux données ne devrait pas être un enjeu politique"

Peter Embarek a ajouté qu'aucune des chauve-souris ne vit à l'état sauvage dans la région de Wuhan. Selon lui, les seules personnes susceptibles d'avoir approché les chauves-souris soupçonnées d'avoir hébergé le virus à l'origine du Sars-CoV-2 sont des employés des laboratoires de la ville.

Dans son communiqué, l'OMS précise jeudi soir "qu'afin de pouvoir examiner 'l'hypothèse du laboratoire', il est important d'avoir accès à toutes les données brutes". Elle ajoute que l'analyse et l'amélioration des protocoles de sécurité dans tous les laboratoires du monde "y compris en Chine est important pour notre sécurité collective". L'organisation insiste sur le fait qu'il est "d'une importance vitale" de savoir comment a commencé l'épidémie de Covid-19. "L'accès aux données ne devrait en aucun cas être un enjeu politique."

Mais la Chine a refusé toute nouvelle enquête sur son territoire pour rechercher les origines du Covid-19, exhortant à une approche "scientifique" et non "politique". "Nous sommes opposés à la politisation de la recherche des origines", a déclaré Ma Zhaoxu, vice-ministre des Affaires étrangères. "Nous soutenons une recherche basée sur la science."

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.