Covid-19 : "Le télétravail, ça ne se décrète pas", alerte François Hommeril, le président de la CFE-CGC
La ministre du Travail a estimé jeudi que le recours au télétravail "s'érode progressivement depuis fin novembre" et a demandé "à chaque entreprise de se mobiliser sans délai".
"Le télétravail, ça ne se décrète pas", a réagi jeudi 4 février sur franceinfo François Hommeril, président de la CFE-CGC, après que la ministre du Travail Elisabeth Borne a estimé que le recours au télétravail "s'érode progressivement depuis fin novembre". Pour lutter contre la propagation du Covid-19, la ministre a demandé "à chaque entreprise de se mobiliser sans délai" notamment pour "réduire la part des salariés qui ne télétravaillent pas du tout".
"Il faut avoir en tête que si le télétravail diminue, c'est parce que, pour les salariés qui le pratiquent, c'est très difficile, souligne François Hommeril. Le patron de la CFE-CGC comprend qu'il faille "relancer un peu la mécanique". Mais pour cela, il faut "intensifier les négociations dans l'entreprise entre partenaires sociaux pour pouvoir travailler justement sur les modifications d'organisation pour le mettre en place".
"Il y a 44% des personnes qui sont aujourd'hui en télétravail sont isolées, parfois à la limite même de sacrifices et de détresse psychologique."
François Hommeril, président de la CFE-CGCà franceinfo
Le télétravail est "une mesure importante face à l'épidémie de Covid-19", reconnaît François Hommeril. "Aujourd'hui, tout le monde travaille devant un ordinateur, explique-t-il. Ce sont d'autres conditions qui font le contenu du travail. Et donc, il faut un savoir-faire ou une connaissance fine du métier qui ne peut être abordé que dans le cadre de négociations dans l'entreprise".
"Si le gouvernement un jour rend" le télétravail "obligatoire", François Hommeril se demande "par quels moyens il va le faire". Il précise qu'il n'y a pas "de textes législatifs sur le sujet, parce que le télétravail est basé sur le principe dit du double consentement entre l'employeur et le salarié. Dès l'instant que vous rendez un dispositif de cette nature obligatoire, vous êtes tenus à l'obligation de moyens pour le réaliser. Donc, je pense que le gouvernement n'a pas les moyens de rentrer dans cette stratégie".
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