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Covid-19 : "Malgré l'augmentation du taux d'incidence" en Nouvelle-Aquitaine, il n'y a "aucune suractivité à l'hôpital" selon un épidémiologiste

Laurent Filleul, responsable de la cellule régionale de Nouvelle-Aquitaine pour Santé publique France, a expliqué sur franceinfo lundi que les hôpitaux ne pâtissent pas de la remontée du taux d'incidence dans la région.

Article rédigé par franceinfo
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Un membre de l'équipe médicale de l'hôpital Georges-Pompidou (Paris) s'occupe d'un patient touché par le Covid-19, dans le service de réanimation, le 6 avril 2021. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

"Malgré l'augmentation du taux d'incidence, on n'observe aucune suractivité à l'hôpital et c'est une bonne nouvelle", s'est félicité lundi 19 juillet sur franceinfo l'épidémiologiste Laurent Filleul, responsable de la cellule régionale de Nouvelle-Aquitaine pour Santé publique France. Le taux d'incidence a en effet atteint 80 cas pour 100 000 habitants en moyenne dans la région. Sur les départements de la façade atlantique, le taux dépasse même les 100 cas pour 100 000 habitants.

franceinfo : L'augmentation des contaminations en Nouvelle-Aquitaine se traduit-elle par une hausse des hospitalisations ?

Laurent Filleul : Pour l'instant, non, heureusement. Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, où la couverture vaccinale est plus importante, on a de moins en moins d'hospitalisations. Malgré l'augmentation du taux d'incidence, on n'observe aucune suractivité à l'hôpital et c'est une bonne nouvelle. Mais attention, ça ne veut pas dire qu'il faut tout relâcher. Le nombre de personnes qui peuvent se contaminer peut augmenter et donc toute notre attention doit aussi porter sur les personnes qui ont des facteurs de risques et qui ne sont pas encore vaccinées.

Le variant Delta a été repéré tôt dans les Landes et à Bordeaux. Le fort taux d'incidence d'aujourd'hui est-il lié au fait que la variant est arrivé plus tôt dans ces territoires ?

Non parce qu'on a observé dans les Landes qu'on avait eu, pendant une voire deux semaines, une légère diminution du taux d'incidence. On s'aperçoit maintenant, avec les mouvements de population et le brassage, comme l'année dernière, entre des personnes qui proviennent soit de l'étranger avec la proximité avec l'Espagne, soit d'autres territoires de la métropole, que le taux d'incidence repart à la hausse. Cette circulation du virus entraîne énormément de contaminations.

Vous sous-entendez que la propagation du virus est due au tourisme. Pourtant, on a aussi vu des clusters dans des soirées avec des habitants de la région.

Effectivement, on observe des clusters à cause de soirées festives qui se traduisent par des contaminations et c'est vrai que ce taux d'incidence repose et s'appuie sur les résultats des résidents des départements, puisqu'on ne compte malheureusement pas encore les touristes dans les taux d'incidence que l'on calcule pour nos départements. Ce sont bien des personnes des départements qui sont contaminées, mais on pense que le brassage de population accélère cette circulation du virus. Si vous avez des personnes contaminées qui viennent participer à une soirée dans une boîte de nuit, qui fréquentent des restaurants ou qui vont dans des soirées festives privées, ça accélère les contacts puisqu'on observe quand même une chute des mesures barrières et ça accélère cette circulation du virus et donc des contaminations. On s'est tous focalisés sur la vaccination et on a oublié que, tant que l'immunité collective n'était pas atteinte, les mesures barrières restaient vraiment la seule mesure efficace pour éviter les contaminations.

La Nouvelle-Aquitaine a moins été touchée lors des premières vagues. Est-ce que ça peut jouer dans les comportements ?

Au contraire, si la région a été la moins touchée, on peut penser que les gens respectaient mieux les gestes barrières. La façade atlantique a été moins touchée que les autres puisqu'on a vraiment observé un gradient Est-Ouest, mais on s'aperçoit que par exemple dans la région Paca ou en Occitanie, qui sont des régions festives par définition, on a également un taux d'incidence qui augmente. C'est vrai que l'immunité collective est beaucoup plus basse en Nouvelle-Aquitaine puisqu'on a été moins touchés. D'un autre côté, la vaccination augmente. Je pense que ce n'est pas un aspect régional, c'est dû aux vacances, aux conditions estivales et au relâchement par rapport aux mesures barrières. Je pense que c'est là-dessus qu'il faut beaucoup insister tant que la vaccination n'est pas suffisante.

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