Covid-19 : retour du couvre-feu en Catalogne, "ils nous ont tué la saison" regrettent les professionnels du tourisme
Alors que l'épidémie rebondit en Espagne, la région touristique de Catalogne a pris des mesures en instaurant un couvre-feu entre 1 heure et 6 heures du matin. A Sitges, ville où de nombreux touristes viennent faire la fête, la mesure est mal acceptée.
Alors que l'épidémie de Covid-19 repart aussi en Espagne, la Catalogne a réinstauré un couvre-feu à Barcelone et dans une dizaine de villes de la région très touristique. Désormais, les vacanciers et les locaux doivent rentrer chez eux entre 1 heure et 6 heures du matin. La mesure doit encore être validée par le tribunal supérieur de justice et devrait s'appliquer dès ce week-end. Un nouveau coup dur pour les professionnels du tourisme.
À Sitges, les patrons de bar dépités
Dans la ville de Sitges, à une quarantaine de kilomètres de Barcelone, le Everlasting Love est l'un des lieux de fête emblématiques de la ville. Il est tenu par Damia Orts, une figure de la nuit. Dans son t-shirt moulant noir, il dit en rigolant "aimer beaucoup la musique française comme Alizée ou Lio". S'il garde le sourire, Damia Orts est consterné par les mesures sanitaires qui changent tout le temps. "C'est le chaos dans tous les sens du terme, ça fait longtemps que le gouvernement de ce pays est perdu et nous, on paie les pots cassés de leur très mauvaise gestion."
Dans son bar, Damia Orts a "changé de licence pour passer de bar musical à bar classique pour exploiter l'intérieur mais je dois fermer à 1 heure. Ils nous ont tué la saison. Ça me fatigue."
Dans la station balnéaire où beaucoup de vacanciers vivent la nuit, la nouvelle du couvre-feu est une douche froide. "Je doute que le couvre-feu améliore les choses, déplore Alasné, originaire de Pampelune. On met tout sur notre dos, à nous les jeunes, soi-disant on est les plus contaminés et ça fout le bordel mais dans ce cas pourquoi on nous vaccine si tard ?"
Les touristes accusent le coup
Dans les rues de Sitges, nous rencontrons des touristes français, déçus de ces nouvelles mesures sanitaires. "1 heure du matin c'est hyper tôt, ce n'est pas la vie à Sitges, on ne fait pas la fête à 18 heures, on est en Espagne", explique cet homme. Pour la suite de ses vacances, il "ira sur la plage faire la fête ou chez les uns et les autres. On a envie de reprendre. Même si je ne suis pas malheureux, c'est anxiogène et violent."
"On doit venir au mois d'août, mais si c'est comme ça on ne reviendra pas, ça c'est sûr."
Un touriste françaisà franceinfo
Voir les touristes déserter la ville, c'est ce que craint José Maria Mori, directeur du Calipolis, un imposant quatre étoiles sur le bord de mer. La moitié de ses chambres sont occupées en ce moment mais Allemands, Français et Anglais manquent à l'appel. "On a accumulé les pertes financières pendant un an et demi ça devient intenable. Les aides de la région, c'est presque rien", explique-t-il à franceinfo.
Alejandro Eguia est tout aussi pessimiste. Il dirige le Gremi, le syndicat de l'hôtellerie, restaurations et discothèques qui représente 350 établissements. "Si l'été et le mois de septembre ne permettent pas de renflouer les caisses, il est fort probable qu'un certain nombre d'établissements finissent par fermer", prédit-il, amer. En Catalogne, le couvre-feu ne doit s'appliquer qu'une semaine mais la mesure est renouvelable.
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