Covid-19 : trois signes qui laissent penser qu'un Noël confiné n'est pas exclu
Difficile de se projeter sur les fêtes de fin d'année : les ministres éludent la question du prolongement du confinement. Un point d'étape doit être fait le 12 novembre.
Y aura-t-il des fêtes de famille à Noël ? A six semaines des vacances de fin d'année, la question n'est pas tranchée. Le président de la République, Emmanuel Macron, a averti que le reconfinement, entamé le 30 octobre pour juguler l'épidémie de Covid-19, durerait au minimum quatre semaines. En revanche, aucune date de fin n'est évoquée pour l'instant, avant le point d'étape prévu jeudi 12 novembre. Mais plusieurs indices laissent entendre que les restrictions de circulation pourraient se prolonger au mois de décembre. Passage en revue.
Le ministre de la Santé "ne fait pas de pronostic"
Premier signe : l'extrême prudence d'Olivier Véran. Invité de France Inter dimanche 8 novembre, le ministre de la Santé a annoncé que les premières mesures prises "ont permis d'avoir une forme de ralentissement de la progression de l'épidémie, mais [qu']il est trop tôt pour juger de l'effet du reconfinement". La situation sanitaire est toujours inquiétante. La pression sur les services de réanimation est encore montée dimanche avec l'admission de 323 nouveaux patients en 24 heures, pour un total de plus de 4 500, selon Santé publique France.
Le ministre s'est gardé de toute annonce : "On a envie de faire Noël en famille, dans la joie, évidemment. On a envie de pouvoir le préparer dans la joie, mais on sait au fond de nous que vu la circulation du virus, on sait qu'à Noël, on fera attention aux gens qui sont autour de nous", a-t-il expliqué.
Je ne fais pas de pronostic. Vous ne me verrez jamais faire de pronostic.
Olivier Véran, ministre de la Santésur France Inter
Avant d'ajouter : "[Les Français] auront nécessairement de la lisibilité. On est aujourd'hui début novembre. Aujourd'hui, l'heure est à la vague épidémique dans nos hôpitaux. Chaque chose en son temps."
Le ministre des Transports "ne présage pas de ce que sera la situation à Noël et après"
Même réserve de la part du ministre délégué aux Transports. Interrogé vendredi 6 novembre sur franceinfo, Jean-Baptiste Djebbari a déclaré : "Je ne présage pas du tout de ce que sera la situation après le 15 décembre, à l'occasion des fêtes de Noël et après".
De toute façon, les billets de train, les billets d'avion que vous achetez aujourd'hui sont remboursables et échangeables sans frais".
Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transportssur franceinfo
La SNCF a réduit son offre depuis le 4 novembre, prévoyant de supprimer 70% de ses TGV. Elle n'exclut pas "des adaptations supplémentaires" la semaine prochaine. Les réservations sont néanmoins ouvertes pour les vacances de Noël et les billets sont remboursables. Le nouveau déconfinement "sera accompagné d'une reprise des TGV. A partir du moment où on déconfine, on augmentera l'offre de transports, donc on augmentera l'offre de TGV, donc les places disponibles en vente sur internet seront augmentées", a expliqué Jean-Baptiste Djebbari sur franceinfo.
L'enveloppe de soutien à l'économie est supérieure au coût d'un mois de confinement
Ultime signe : mercredi 4 novembre, le Conseil des ministres a examiné le quatrième projet de budget rectifié pour 2020, qui prévoit 20 milliards d'euros de dépenses supplémentaires. Or cette enveloppe pour soutenir l'économie est supérieure au coût engendré par un seul mois de confinement, évalué à 15 milliards par le ministre des Finances, Bruno Le Maire.
Elle s'accompagne d'une prévision de récession pire que prévu : selon le gouvernement, la contraction du PIB sera de 11% en 2020 par rapport à 2019, et non de 10% comme évalué en septembre. Cette prévision est analysée par le Haut Conseil des finances publiques comme un prolongement du confinement.
Le Haut Conseil estime que la prévision d’un recul de 11% du PIB retenue (...) suppose une dégradation marquée de l’activité au quatrième trimestre et le maintien de mesures de confinement au-delà du seul mois de novembre.
Le Haut Conseil des finances publiquesdans un avis publié le 4 novembre
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