Crise sanitaire : un problème dans l'organisation de l'État français ?
Fin décembre, Emmanuel Macron avait fortement critiqué les lenteurs du lancement de la campagne de vaccination contre le coronavirus. Des politiques s'en étaient pris également à l'inefficacité de l'administration. Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ?
Depuis lundi 4 janvier, les soignants de plus de 50 ans peuvent se faire vacciner contre le Covid-19. Volontaire, le docteur Richard Wild, médecin à Mulhouse (Haut-Rhin) a appelé l'Agence Régionale de Santé devant les caméras de France Télévisions. "C'est un parcours du combattant, parce que les numéros, les uns après les autres, s'avèrent peu informatifs, et, chaque fois, on me renvoie sur un autre service", témoigne le professionnel de santé. En tout, il s'est entretenu avec cinq interlocuteurs différents de l'État au bout du fil, pour qu'à la fin il n'en sache pas plus. Il faudra qu'il envoie un mail et alerte la presse pour se faire enfin vacciner dans la semaine du 11 janvier.
Un problème organisationnel de l'État
Néanmoins, les retards à l'allumage remontent à plus loin. Pendant le premier confinement, le maire de Kingersheim (Haut-Rhin) dit s'être "senti seul" pour se procurer des masques et des blouses. D'où le problème vient-il ? Peut-être de l'organisation de l'État. Rien que pour la campagne de vaccination, un rapport parlementaire a recensé au 15 décembre 21 instances de décisions et d'évaluations. "L'administration de la Santé, c'est un État dans l'État, noyautée par les syndicats, confie anonymement un conseiller ministériel. C'est un monstre à bouger."
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