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Déconfinement : à l'AP-HP, le dispositif "Covisan" permet d'expérimenter les brigades sanitaires

Pour éviter la propagation du virus après le 11 mai, l’isolement des cas positifs et la recherche des cas contacts vont s’avérer primordiaux. Quatre hôpitaux de la région parisienne expérimentent le dispositif "Covisan", destiné à casser la chaîne de transmission du Covid-19.

Article rédigé par Valentin Dunate - Edité par Camille Laurent
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'entrée de l'hôpital Louis-Mourier à Colombes, le 31 mars 2020. (LUDOVIC MARIN / AFP)

"Protéger d’abord, tester ensuite et isoler enfin", voici les objectifs énoncés par le Premier ministre mardi 28 avril pour sortir progressivement du confinement à partir du 11 mai. Pour le professeur Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, lors du déconfinement, il faudra mettre en place une brigade sanitaire d’au moins 30 000 personnes pour assurer un traçage des individus ayant côtoyé les personnes infectées.

Depuis le 18 avril, quatre hôpitaux de l’AP-HP en Île-de-France expérimentent le dispositif Covisan permettant d’isoler les cas positifs. Parmi eux, l’hôpital Louis-Mourier de Colombes (Hauts-de-Seine) où des équipes mobiles se déplacent au domicile des patients pour tester leurs familles et leur proposer un isolement de 14 jours. Le suivi commence par un coup de téléphone et des dizaines de questions pour déterminer s’il faut ou non tester la personne à l’autre bout du fil qui a été en contact avec un cas positif. Quand cela s'avère nécessaire, une visite à domicile est programmée.

C'est le cas d'une famille qui habite Nanterre. Jeanne, infirmière de 23 ans, a été testée positive, et elle vit avec son frère et ses parents : "De me dire que j'ai peut-être amené ça à la maison, c'est ce qui m'inquiète le plus." Toute la famille est donc testée, à l'extérieur de la maison. D’abord, les constantes sont prises : température, tension, fréquences cardiaque et respiratoire. Puis l’infirmière s’équipe d'un masque FFP2, d'une surblouse, de lunettes et elle fait le test dans la narine. Le geste n'est pas forcément très agréable mais il n’est pas douloureux. Le résultat est connu sous 24 à 48 heures. 

Les gestes barrières restent indispensables

Si Jeanne est la seule à être positive, elle devra être isolée du reste de sa famille, chez elle ou à l’hôtel. Pour les personnes qui préfèrent - ou qui peuvent matériellement rester à domicile, comme Jeanne -, les gestes barrières sont indispensables, comme l’explique Antoine le père de famille : "Elle évite de se servir dans les plats de façon à pas toucher les couverts qu'on va prendre après. Elle porte le masque en dehors des moments où on est à table. Elle désinfecte les poignées qu'elle peut attraper. Après, on lui a dit 'tu touches la porte du frigidaire plutôt en haut, comme ça nous on la touche plutôt en bas, puis tu la désinfectes. Tu ne caresses plus le chien'. Après, il n'y a pas de miracle à mon avis, mais on essaye d'éviter au maximum les risques." 

Dans la famille de Jeanne, le cas positif est isolé, la famille testée et désormais suivie. C’est tout le but du dispositif Covisan qui vise à casser les chaînes de transmission du virus au sein d’un même foyer.

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