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Déconfinement : les auto-écoles rouvrent après un arbitrage du ministère de l’Intérieur, annonce le président d'ECF

Les moniteurs et les accompagnants seront équipés de visières, en plus du port du masque obligatoire pour tous les occupants du véhicule. L'examen pratique pour le permis B devrait reprendre "aux alentours du 2 juin".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Les auto-écoles autorisées à reprendre leur activité, le 13 mai 2020 (photo d'illustration). (STÉPHANE BARBEREAU / RADIO FRANCE)

Les auto-écoles, qui étaient dans l’incertitude depuis plusieurs jours et n’avaient pas été autorisées à reprendre leur activité lundi, vont finalement rouvrir leurs portes dès mercredi 13 mai au matin, a annoncé sur franceinfo Bruno Garancher, le président du réseau d’écoles de conduites ECF. "Un arbitrage a été rendu hier (mardi) après-midi par le ministère de l’Intérieur" en ce sens, a-t-il confié.

Les auto-écoles se disent en mesure d’assurer la sécurité sanitaire à bord de leurs voitures, en équipant les moniteurs et les accompagnants de visières, mais pas l'élève qui conduit, en plus du port du masque obligatoire pour tous les occupants du véhicule. Les examens théoriques du code de la route ont repris lundi 11 mai. Selon l’échéancier envisagé par le gouvernement, les examens pratiques permettant d’obtenir le permis B (voiture) pourraient être de nouveau organisés "aux alentours du 2 juin".

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franceinfo : Les auto-écoles n’ont finalement pas pu rouvrir le 11 mai, savez-vous quand vous allez pouvoir reprendre votre activité ?

Bruno Garancher : Bonne nouvelle, finalement, on rouvre ce (mercredi) matin. Ça a été un peu compliqué. Effectivement, pendant deux jours, il a fallu lever un certain nombre de difficultés liées à un imbroglio juridique. On a beaucoup travaillé hier en coopération avec le ministère de l'Intérieur et un arbitrage a été rendu hier après-midi. On ouvre ce matin !

Qu’avez-vous prévu en termes sanitaires pour permettre de reprendre les leçons de conduite en toute sécurité ?

Il y avait des inquiétudes qui étaient d'ailleurs partagées puisque, contrairement à ce que nous a dit notre Premier ministre, on [n'a pas eu] de fiches métiers (pour établir les consignes sanitaires à suivre et permettre la reprise des activités). Je pense que la tâche était trop importante et il y a beaucoup de fiches métiers qui ne sont pas sorties. Les nôtres, entre autres. Donc les organisations syndicales et professionnelles se sont mobilisées. On a beaucoup travaillé, notamment la semaine dernière, pour sortir nos propres fiches métiers et donc aujourd'hui, on est en capacité d'assurer une sécurité sanitaire, notamment dans les voitures.

Dans la voiture, cet espace très confiné entre le moniteur et l’élève, qu'est-ce qui est prévu concrètement ?

Le port du masque obligatoire pour tout le monde dans la voiture, évidemment. Mais ça, c'était le minimum. Et puis il y a eu un débat pour savoir s’il fallait équiper les élèves d'une visière ou pas.

On a fait le choix de ne pas mettre de visière aux élèves pour des raisons de visibilité, et de praticité, lorsqu'on est au volant. Le moniteur, et toutes les personnes qui seront dans le véhicule en accompagnant, devront au contraire porter une visière. 

Bruno Garancher, le président du réseau d’écoles de conduites ECF

à franceinfo

Et puis, après, il y a tous les gestes classiques : nettoyage des points de contacts, systématiquement, après chaque élève qui passe au volant, aération du véhicule, etc. Normalement, on a des mesures qui tiennent la route, passez-moi l’expression. On ne devrait pas avoir trop de soucis sanitaires.

Le code de la route continue-t-il de s’apprendre à distance ou bien vous redémarrez aussi des cours où les élèves sont physiquement présents ?

C'est un mix des deux puisque, de toute façon, on a toujours pratiqué, nous aussi, un apprentissage à distance. Mais oui, la plupart de nos confrères ont remis en route des séances de formation en physique. Là aussi les salles ont été aménagées parce que, la plupart du temps, il a fallu supprimer un certain nombre de places. Un certain nombre d'auto-écoles ont donc multiplié les séquences de formation, puisqu'on est descendu à un mètre de distance minimum entre chaque personne. Je crois que toutes les organisations syndicales et professionnelles ont sorti des protocoles qui devraient largement rassurer le public. C'est aussi notre responsabilité. On est clairement des gens qui sommes soucieux de la sécurité des autres. On le démontre toute l'année. Là, il fallait mettre un coup de collier. On l'a fait.

Avez-vous des dates pour la reprise des examens, qui ont accumulé du retard avec la crise ?

Oui. Pour ce qui est des examens théoriques, ils ont déjà repris puisque vous savez que maintenant, l'examen théorique est réalisé par des opérateurs privés, par La Poste. Donc pour les opérateurs privés, ils ont recommencé le 11 (mai). Les élèves peuvent aller s'inscrire ou demander à leur école de conduite de les inscrire sur les examens théoriques. Pour les examens pratiques, c'est un peu plus compliqué. On a un échéancier, on verra s'il est tenu.

Le ministère de l'Intérieur nous garantit des examens, pour les permis moto et poids lourds à la toute fin mai, aux alentours du 25 mai probablement. Pour ce qui concerne la catégorie B, le permis voiture, on nous dit pour l’instant aux alentours du 2 juin. 

Bruno Garancher

Ça reste à confirmer. Je ne suis pas ministre de l'Intérieur, je ne peux pas vous donner d'assurance à ce sujet-là. C'est au moins, les échéanciers qu'on nous a donnés de façon prévisionnelle.

Est-ce qu'il y aura un petit peu plus de souplesse lors de ces examens, avec tous ces impératifs sanitaires, selon vous, dans les semaines et dans les mois qui viennent ?

Non, je ne pense pas. Je pense qu'il va y avoir probablement une réduction de la durée du temps d'examen. Ça, c'est probable parce qu'il faut intégrer là aussi les gestes barrières et donc la désinfection et le nettoyage du véhicule. Si on ne veut pas allonger les journées d'examen de façon phénoménale, il n'y a qu'une solution, c'est de réduire un petit peu le temps d'examen.

L’examen sera donc un petit peu moins long, probablement, mais pas plus "facile". 

Bruno Garancher

Il n'y a pas eu de consignes dans ce sens-là et ça se comprend. Demain, sur la route, quelqu'un qui vient de passer l'examen, il aura les mêmes contraintes que s'il n'y avait pas de coronavirus.

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