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Déconfinement : une étude française recommande le confinement des plus fragiles "jusqu'à février 2021"

Même si les mesures du plan de déconfinement sont appliquées, un nouveau confinement pourrait intervenir à l'automne affirme un cabinet spécialisé dans la modélisation des risques sanitaires. Pour l'éviter, ces experts conseillent de confiner les plus fragiles jusqu'au début de l'année prochaine. 

Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une étude française recommande le maintien du confinement pour les plus fragiles, comme les personnes âgées, jusqu'au début 2021. Ici un marché à Montluçon (Allier), le 29 avril 2020.  (SALESSE FLORIAN / MAXPPP)

Selon Public health expertise, une société française qui modélise les maladies et épidémies, qui s’appuie sur les données de l’Institut Pasteur et sur une étude de l’université américaine de Columbia qui a étudié l’épidémie dans le monde entier, le déconfinement du 11 mai est un exercice à haut risque qui pourrait bien se finir en reconfinement cet automne. Une seule façon de l’éviter : surprotéger les personnes fragiles, notamment les personnes âgées, affirment les auteurs de cette modélisation. 

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Qu’il ait lieu en mai ou en juillet, un déconfinement "sauvage" sans masque, ni tests, ni respect des gestes barrières se traduirait par un bilan de 200 000 morts. La stratégie choisie par le gouvernement, si elle est efficiente, c'est-à-dire si les masques sont distribués et portés, les gestes barrières respectés, les tests effectués, fait passer le bilan final à 85 000 morts, mais n’évitera pas une saturation des services de réanimation dans quelques mois et fait courir le risque d’un reconfinement obligatoire a l’automne.

Le seul scénario avec beaucoup moins de morts, sans nouvelle saturation des hôpitaux ni reconfinement, implique de surprotéger les personnes fragiles longtemps encore après le déconfinement, affirme Martin Blachier, l'auteur de l’étude. "Les gens au-delà d'un certain âge et qui ont un certain nombres de risques, à savoir l'obésité, l'hypertension artérielle, une insuffisance respiratoire chronique, probablement certains insuffisants rénaux", sont concernés affirme-t-il.

Pour ces personnes plus fragiles, "il faudrait leur dire qu'à partir du 11 mai et pour quelques mois, il va falloir qu'ils limitent le nombre de contacts qu'ils ont, et qu'ils ne devraient pas retourner travailler à partir du 11 mai."

Quand le virus va recirculer, les plus fragiles vont embouteiller les services de réanimation et on va devoir tous se reconfiner. 

Martin Blachier

à franceinfo

Pour contenir le bilan à 30 000 morts, il faudrait que les personnes fragiles restent confinées... jusqu‘en février 2021, affirme l'étude de Public health expertise. 

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