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Coronavirus : ce que l'on sait de la reprise épidémique en Belgique

Face à la hausse "préoccupante" des cas positifs au Covid-19, la Belgique a annoncé lundi un durcissement des mesures pour combattre l'épidémie.

Article rédigé par franceinfo
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Une infirmière s'apprête à réaliser un prélèvement nasopharyngé dans une église d'Anvers (Belgique) transformée en centre de dépistage du Covid-19. (JOHN THYS / AFP)

Eviter une deuxième vague, à tout prix. L'inquiétante perspective d'une accélération épidémique se concrétise de jour en jour en Europe. En Belgique, elle est suffisamment tangible pour que le gouvernement ait mis en place lundi 27 juillet de nouvelles mesures, à l'issue d'un Conseil national de sécurité. "Nous sommes très préoccupés", a commenté la Première ministre, Sophie Wilmès. Le coronavirus a tué 9 821 personnes dans le pays de près de 11,5 millions d'habitants, selon le bulletin épidémiologique du 27 juillet 2020. Franceinfo fait le point sur la situation.

Le nombre de contaminations grimpe

Les chiffres publiés par l'institut de santé publique Sciensano attestent d'une reprise épidémique continue depuis mi-juillet. "Si nous sommes loin de la situation de mars-avril, la reprise de l'épidémie est bien réelle", souligne le quotidien belge L'Echo. Le nombre moyen de cas quotidiens confirmés de Covid-19 a augmenté de 71%, passant à 279 sur la période allant du 17 au 23 juillet, contre 163 pour les sept jours précédents, expose le bulletin épidémiologique de lundi. La Belgique a enregistré au total 66 026 cas confirmés.

"On a vu les indicateurs de virus remonter de manière assez sensible", a confirmé Philippe Goffin, ministre belge des Affaires étrangères et de la Défense, mardi au micro d'Europe 1. "On a décidé au niveau du gouvernement fédéral de renforcer les mesures pour éviter que cette seconde vague ne soit trop violente", explique-t-il .

Si la quantité de tests effectués quotidiennement a nettement augmenté ces derniers mois, "au maximum ce sont environ 15 000 tests au coronavirus qui sont réalisés" chaque jour, indique la RTBF. Pourtant, le ministre Philippe de Backer, en charge de l'approvisionnement en matériel dans la lutte contre le coronavirus a assuré que la "capacité d'effectuer 30 000 tests par jour" était "pleinement opérationnelle", souligne la radio-télévision belge. Cette dernière s'interroge : "Et si on s’en servait ?". La montée en puissance des capacités de dépistage n'explique donc pas à elle seule la hausse du nombre de contaminations.

Le taux de reproduction du virus reste, quant à lui, relativement bas : il est estimé entre 1,015 et 1,446, indique le bulletin épidémiologique. Attention, toutefois : la Belgique se base sur le nombre d'admissions à l'hôpital pour faire ce calcul. En France, le taux est obtenu "à partir du nombre quotidien de tests PCR (tests effectués dans le nez) positifs", rappelle le ministère de la Santé

Le nombre d'hospitalisations repart à la hausse

Les dernières données montrent une nette augmentation du nombre d'hospitalisations et de placements en soins intensifs. Au total, 211 lits hôpitaux étaient occupés par des malades du coronavirus dimanche 26 juillet, contre 168 le dimanche précédent (soit +26%). Les services de soins intensifs enregistrent, eux, une hausse de près de 52%, et accueillaient, au 26 juillet, 47 patients souffrant du Covid-19. Il y a donc à présent plus d'admissions que de sorties enregistrées.

Ces chiffres sont bien inférieurs à ceux de mars et d'avril, mais la tendance à la hausse inquiète. "Les scientifiques estiment qu'il y a un effet retard de deux à trois semaines entre la détection d'un cas et le moment où une hospitalisation est nécessaire, en raison d'un état de santé qui se détériore", rappelle L'Echo.

Unique bonne nouvelle de ce tableau de bord : le nombre de décès quotidiens a diminué de 32% lors des sept derniers jours pris en compte par le bulletin épidémiologique.

Des mesures drastiques sont imposées

Convoqué en urgence, le Conseil national de sécurité a décidé de renforcer les mesures en place. Après avoir élargi depuis samedi l'obligation du port du masque aux lieux à forte fréquentation (marchés, brocantes, rues commerçantes, hôtels...), le gouvernement restreint "la bulle de contact", c’est-à-dire le nombre de personnes que les Belges sont autorisés à voir sans respecter strictement la distanciation physique. Elle passe de 15 à 5 personnes par foyer à partir du mercredi 29 juillet, pour quatre semaines.

Les événements publics sont également restreints : en extérieur, ils passent de 400 personnes maximum à 200, et de 200 à 100 en intérieur. Les rassemblements privés comme les mariages sont restreints à un maximum de 10 personnes, sans compter les enfants de moins de 12 ans. Autre mesure : l'accès aux magasins sera désormais limité à une personne par famille. Les autorités suggèrent aux Belges de limiter leurs courses à 30 minutes, et de privilégier le télétravail.

Dans la région d'Anvers, où la situation épidémiologique s'avère plus préoccupante qu'ailleurs dans le pays, d'autres mesures ont été décidées. La gouverneure de la province flamande, Cathy Berx, a invité les habitants à "rester à la maison autant que possible". D'autre part, un couvre-feu est imposé entre 23h30 et 6h du matin, et les bars et restaurants doivent fermer leurs portes à 23h.

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