Dans la rue, au travail ou à l'école... Qui va payer les masques désormais obligatoires ?
Face à la perspective d'une deuxième vague, l'obligation de porter un masque ne cesse d'être étendue. Ce qui pose aussi la question de la prise en charge du coût de cette mesure sanitaire.
La rentrée se fera masquée. Jeudi 20 août, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, a annoncé que le port du masque serait "systématique" dans les collèges et les lycées pour les élèves à partir de 11 ans. Pour éviter une seconde vague de l'épidémie de coronavirus, l'obligation du port du masque a été étendue aux entreprises et aux établissements scolaires. Et dans certaines villes, comme à Toulouse ou à Nice, la mesure vaut aussi dans la rue.
Qu'ils soient à usage unique ou réutilisables, les masques ont un coût et doivent être l'objet d'achats plus ou moins réguliers (les masques en tissu cessent d'être protecteurs après un nombre donné de lavages, déterminé en fonction de la marque). A qui reviendra la prise en charge de leur coût ? Franceinfo récapitule les différents cas de figure.
Dans la rue
Depuis le 20 juillet, le port du masque est obligatoire dans les lieux clos accueillant du public pour les personnes âgées de 11 ans ou plus. Cette mesure a été étendue à de nombreux espaces ouverts par certaines autorités locales. Si les visières ne font pas office de protection, le type de masque (chirurgical ou en tissu) n'est pas imposé. L'achat des masques est à la charge des particuliers, mais certaines catégories de personnes peuvent s'en voir délivrer gratuitement, précise le gouvernement.
C'est le cas des personnes dites "fragiles" ou "vulnérables" : elles peuvent obtenir "des masques gratuits sur ordonnance" d'un médecin. Sont concernées les personnes souffrant de maladies chroniques ou de pathologies fragilisant leur système immunitaire. Quarante millions de masques ont également été distribués par les autorités à 7 millions de Français modestes.
Au travail
A partir de septembre, de "recommandés" les masques deviennent "obligatoires" dans les espaces fermés et partagés des entreprises. Dans les open spaces, les salles de réunion, les couloirs et les vestiaires, les employés devront le porter, même si les distances de sécurité sont respectées et que des vitres en plastique ont été installées, a annoncé Elisabeth Borne, le ministre du Travail, mardi 18 août.
Dans l'entreprise, le masque est considéré comme un "équipement individuel de sécurité". Il devra donc être fourni par l'employeur et payé par ce dernier. "On est dans la responsabilité de l'employeur d'assurer la sécurité et la santé au travail", a déclaré Elisabeth Borne au micro de BFMTV. L'employeur peut choisir de fournir des masques chirurgicaux ou en tissu à ses employés. Dans les deux cas, il devra s'assurer de renouveler le stock de masques mis à la disposition de ses employés.
Les entreprises de moins de 50 salariés et les travailleurs indépendants peuvent demander une aide à l'Assurance-maladie pour assumer le coût de ces protections. Cette subvention, mise en place dès le mois de mai, permet de rembourser jusqu'à 50% des dépenses réalisées en matériel de protection, dans la limite de 5 000 euros.
A l'école
Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé, jeudi 20 août que le port du masque devrait être "systématique" au collège et lycée dans les espaces clos, pour les enseignants et les élèves âgés de 11 ans ou plus. Jusqu'à présent, le protocole sanitaire pour la rentrée scolaire prévoyait que cette précaution ne soit obligatoire à l'intérieur ou à l'extérieur que si les mesures de distanciation physique ne pouvaient pas être respectées.
Les masques des personnels enseignants seront pris en charge par l'Education nationale, mais les masques des élèves resteront à la charge des familles. "C'est un peu comme un vêtement (...) donc cela fait partie des fournitures de rentrée", s'est défendu Jean-Michel Blanquer vendredi 21 août au micro de BFMTV, rappelant que l'allocation de rentrée scolaire a été majorée cette année de 100 euros.
Interrogé sur le cas des familles qui ne seraient pas en mesure de supporter le coût de ces protections, le ministre s'est voulu rassurant : "Nous sommes en situation de fournir les masques" à celles qui seraient en "grande difficulté", a-t-il assuré, sans entrer dans le détail du dispositif mis en place.
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