Détritus, bruit, mesures sanitaires : avec le déconfinement, le retour des apéros en plein air relance les incivilités
Avec le déconfinement les apéros ont repris dans les parcs et sur les places publiques. Des rassemblements autour d'un verre qui laissent parfois derrière eux des traces peu civiques.
Exaspération à Marseille
Si pour certains le déconfinement rime avec apéros en plein air, pour d'autres c'est la désolation. Déchets qui jonchent le sol, nuisances sonores, sans compter les risques sanitaires : à Paris, Lyon ou Marseille les riverains lancent un cri d'alarme. "Les barbecues, la musique jusqu'à trois heures du matin, on est prêts à craquer", assure un habitant du Vallon des Auffes dans la cité phocéenne.
Sauvons notre vallon !!!! Tous ces gens laissent derrière eux leurs déchets Signer et partager svp
Publiée par Les Amis du Vallon des Auffes sur Vendredi 29 mai 2020
Le virus toujours virulent
Les trois cents habitants du petit port de Marseille sont inquiets. Il faut dire que l'accès est étroit et pour rentrer chez eux, ils doivent traverser la foule agglutinée aux abords de leurs habitations "Depuis quinze jours, viennent en moyenne 500 personnes sans aucune distanciation barrière, le Covid il est toujours à Marseille", rapporte un riverain. Le risque est d’autant plus grand que la majorité des participants ne portent pas de masque. D'autre part, le contexte convivial peut favoriser la diffusion du virus si l’on partage de la nourriture.
La colère d'une joggeuse lyonnaise
Depuis le 11 mai, date du déconfinement, ces apéros en plein air prennent parfois des airs de décharges sauvages. "Regardez, tout ça, ça part à la mer, il doit y avoir 1.000 mégots qui doivent partir à la mer chaque soir", constate encore un habitant du Vallon des Auffes. Ce triste bilan est également observé sur les berges du Rhône à Lyon. Selon la métropole, ces actes d'incivisme se seraient multipliés par dix depuis le déconfinement.
Une triste réalité qui a mis en colère une joggeuse lyonnaise. Lors de de son footing matinal sur les quais du Rhône, elle slalome entre les détritus laissés par les fêtards. En rentrant chez elle, elle poste via Twitter son témoignage. Espérant surtout que ça va amener les gens "à réfléchir, que ceux qui viennent profiter d'un moment de détente sur les berges en soirée prennent conscience qu'ils peuvent nettoyer à minima, acheter une bouteille de moins au profit d'un sac poubelle pour ramasser ce qu'ils ont consommé sur place".
Dimanche 31 mai 6h22 - Berges du Rhône à Lyon.
— Jason Burne (@Monty_Brogan69) May 31, 2020
Votre monde d’après il est pire que le précédent en fait. pic.twitter.com/k0nQh1M9Wj
Les riverains du canal Saint-Martin au secours des éboueurs
A Paris, les habitants qui vivent à proximité du parc des Buttes-Chaumont ou du canal Saint-Martin subissent la même pollution. Si certains la vivent comme une fatalité, d'autres ont décidé de contrer les méfaits des apéros sauvages. Jennifer et Jessica, deux jeunes riveraines du canal, ont décidé de nettoyer l'eau polluée. "On a acheté une épuisette et on s'est dit qu'on allait ramasser les bouteilles, les mégots", affirme l'une d'elle.
La mairie de Paris assure pourtant avoir augmenté le nombre de rondes de nettoyage. Quatre à cinq fois par jour le long du canal. Pour rappel, jeter ses déchets sur la voie publique est passible d'une amende de 68€.
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