Fermeture des frontières avec le Brésil : "On est toujours sur le qui-vive avec des systèmes de protection pour protéger la Guyane", explique le préfet
L'exécutif a suspendu mardi les vols entre le Brésil et la France en raison des inquiétudes autour du variant P1 du Covid-19.
La France a suspendu ses vols avec le Brésil jusqu'au 19 avril. Des restrictions accrues pour éviter la propagation du variant brésilien, appelé aussi variant P1, sur le territoire métropolitain. En Guyane, ce variant représente plus de 80% des contaminations au Covid-19. "On est toujours sur le qui-vive avec des systèmes de protection pour protéger la Guyane", a expliqué mercredi 14 avril sur franceinfo Thierry Queffelec, préfet de Guyane.
franceinfo : La fermeture des frontières avec le Brésil est-elle compliquée pour vous ?
Thierry Queffelec : Avec le Brésil, nous avons 730 km de frontières. Cela se maintient avec des effectifs qui patrouillent le long de l'Oyapock [fleuve qui marque la frontière entre le Brésil et la France en Guyane], mais à partir de là on ne peut pas dire qu'elle est totalement étanche. On est étanche dans la vie, on impose énormément de contrôles, avec des prises différentes, on est toujours sur le qui-vive avec des systèmes de protection pour protéger la Guyane. On peut toujours imaginer des drones, mais pour l'instant on tient le terrain. Nous avons un taux d'incidence de 140, ce qui n'est pas non plus excessif. Notre inquiétude est d'avoir le virus [le variant brésilien] à 84% aujourd'hui dans le nombre de cas que nous avons en Guyane.
Quelles mesures avez-vous prises pour lutter contre la propagation du variant brésilien ?
Depuis une dizaine de jours, nous avons mis en place un couvre-feu à 19 heures et aujourd'hui-même on déclenche un plan blanc à Cayenne et les autres hôpitaux à Kourou et à Saint-Laurent-du-Maroni passent dans le niveau 'hôpital en tension'. On se prépare pour une vague qui devrait arriver dans une dizaine à une quinzaine de jours. Cela fait près de trois semaines que l'on parle d'une troisième vague à l'opinion publique qui se prépare et accepte l'ensemble des couvre-feux.
Avez-vous des besoins particuliers ?
Pour l'instant, nous maîtrisons l'ensemble des données. On peut toujours imaginer beaucoup plus de réanimation, mais c'est une demande qui est nationale et aucun hôpital sans la solidarité des autres n'a su résoudre un problème de pic. On travaille avec la planification d'un deuxième vaccinodrome. Nous n'avons que du vaccin Pfizer. Nous avons 6% de la population qui a été piquée au moins une fois, 3% est totalement vaccinée, mais on a eu 17 000 cas ce qui veut dire que ces gens-là ont une séroprévalence, c'est 12% de la population.
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