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Guadeloupe : "Cette contestation a débordé sur les questions sociales et économiques voire sociétales", selon un député

Pour le député La République en marche de Guadeloupe Olivier Serva, "l'État devra prendre ses responsabilités" et aider la Guadeloupe, notamment ses jeunes. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le député LREM de Guadeloupe Olivier Serva après la réunion organisée par le Premier ministre concernant la crise en Guadeloupe, le 22 novembre 2021. (JULIEN DE ROSA / AFP)

La crise qui secoue la Guadeloupe depuis une semaine est une contestation partie de l'obligation vaccinale pour les soignants et le pass sanitaire mais elle "a débordé sur les questions sociales et économiques voire sociétales", a analysé lundi 22 novembre sur franceinfo Olivier Serva, député La République en marche (LREM) de Guadeloupe, après les annonces de Jean Castex pour l'île antillaise. 

Olivier Serva faisait partie, en tant qu'élu local, des participants à la réunion organisée lundi soir avec le ministre des Outre-mer, le ministre de l'Intérieur et celui de la Santé. "Nous souhaitons voir découpler ces deux questions", a expliqué le député, selon qui la priorité est "la question d'urgence, qui a fait naître les blocages".

franceinfo : Comment s'est passée cette rencontre avec le Premier ministre et le ministre des Outre-mer ?

Olivier Serva : Nous avons passé deux heures avec le Premier ministre, trois heures au total avec le ministère des Outre-mer. En tant qu'élus guadeloupéens - parlementaires, président de région et de département, président de l'association des maires - nous avons décliné une décision unanime. Pour nous, cette contestation est née d'une problématique d'obligation vaccinale pour les soignants et de pass sanitaire mais elle a débordé sur les questions sociales et économiques, voire sociétales. Nous avons indiqué que nous souhaitions voir découpler ces deux questions pour traiter la question d'urgence, concrète, qui a fait naître les blocages : la question de l'obligation vaccinale pour les soignants.

Avez-vous un éclairage sur les réponses apportées lors de cette réunion ?

Pour les pompiers, il y aura une mission de médiation. Nous demandons à ce que tous les pompiers puissent poursuivre leur mission de service public.

"Pour ceux qui ne sont pas vaccinés, nous avons préconisé qu'ils puissent faire un test PCR gratuit toutes les 72 heures afin qu'ils puissent exercer leurs activités."

Olivier Serva, député LREM de Guadeloupe

à franceinfo

Le département employeur et la région avaient manifesté leur souhait de prendre en charge le remboursement de ces tests. Pour le personnel soignant, le pourcentage des personnes vaccinées est très élevé, au-delà des 90% ou 95%. Il y a 200 personnes qui sont concernées par des suspensions pour la paye de fin novembre. Nous devons pouvoir apporter une réponse à ces personnes. Il y en a 1 000 autres qui ne sont pas vaccinées et qui pourraient être concernées. Les élus ne souhaitent pas qu'il y ait des dégressivités de rémunérations. Pour ceux-là il y aura des instances, des médiations par catégorie : médecins, infirmiers, aide-soignants... Ces médiateurs doivent être des personnes qui sont au contact de la situation afin de trouver des solutions individualisées.

Certains soignants ne veulent pas se faire vacciner par le vaccin à ARN messager. Quelles solutions leur apporter ?

Le Premier ministre a indiqué qu'il était d'accord pour envisager le fait que celles et ceux qui ne veulent pas de vaccin à ARN puissent prendre une dose d'AstraZeneca ou de Janssen. Avec une première dose, ils pourront ainsi entrer dans un début de schéma vaccinal qui leur permettrait de ne plus être suspendus. C'est une avancée. Il y a quand même des personnes qui ont décidé que, de toute façon, elles ne prendront pas de vaccin. On envisage pour elles un reclassement en lien avec le Conseil régional pour leur trouver une autre forme d'activité professionnelle. Ce sont des réponses très claires qui sont apportées.

Concernant l'aspect social et sociétal, qu'a-t-il été décidé ?

Sur les piquets de grève, il y a une trentaine d'organisations syndicales qui ont un cahier de revendications et certains points méritent d'être éclaircis. L'Etat devra prendre sa responsabilité pour pouvoir rencontrer les syndicats. Il y a aussi une jeunesse guadeloupéenne qui souffre. Elle est au chômage à plus de 50%. Nous avons décidé, en tant qu'élus locaux, de les rencontrer pour leur apporter des réponses le plus vite possible.

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