Interdiction des concerts debout : "C'est le premier semestre qui est de nouveau impacté", alerte Olivier Darbois, du syndicat Prodiss
Selon le président de ce syndicat du spectacle, les mesures prises par le gouvernement freinent la fréquentation. "Les gens n'achètent plus", a-t-il déploré sur franceinfo jeudi.
Avec l'interdiction des concerts debout et le retour des jauges dans les salles de spectacles jusqu'au 24 janvier, "c'est le premier semestre qui est de nouveau impacté", a expliqué jeudi 6 janvier 2022 sur franceinfo Olivier Darbois, président du Prodiss, le Syndicat national du spectacle musical et de variété, après que les professionnels de la culture ont été reçus par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et le ministre délégué chargé des Petites et moyennes entreprises (PME) Jean-Baptiste Lemoyne.
Les professionnels souhaitaient notamment revenir sur cette interdiction des concerts debout. Les ministres n'ont pas indiqué si les jauges de 5 000 personnes à l'extérieur et 2 000 à l'intérieur dans les salles de spectacles et les stades ainsi que l'obligation au public d'être assis seront prolongées ou non le 24 janvier.
"Ces fermetures laissent entendre que la crise se prolonge plus longtemps que ces semaines de fermetures", souligne Olivier Darbois. Il estime que "réhabituer le public" à aller au spectacle "prendra beaucoup plus longtemps". "À chaque fois que nous fermons, on recule le redémarrage de nos métiers." Pour un concert prévu début mars, "c'est déjà trop tard", alerte le président du Prodiss. "Ces fermetures de trois semaines embarquent tout le premier trimestre. Une tournée qui démarre mi-janvier et qui se prolonge jusqu'à fin avril, on a le démarrage qui est impacté. Mais on va prendre des marges. On va reculer le démarrage de cette tournée et pas le faire le 25 janvier."
Une baisse de billetterie proche de 40%
Les professionnels "travaillent" déjà à une annulation des spectacles. "Il y a une partie de nos équipes qui ont déjà reprogrammé les évènements du premier trimestre sur un second semestre voire même l'année prochaine." Il évoque "l'embouteillage des dates" qui ne sont plus disponibles. "Pour certains cas, des concerts seront purement annulés", les organisateurs sont "obligés de prendre une marge pour être sûr que ces concerts ne soient plus impactés".
Plus globalement, Olivier Darbois estime qu'"à partir du moment où il y a des interdictions, on induit dans la tête des gens que les salles de spectacles sont propagatrice du Covid". Depuis les annonces du gouvernement fin décembre, les salles de moins de 2 000 places ont enregistré "une baisse de billetterie de 38 à 40%". "Les gens n'achètent plus", ajoute le patron du Prodiss. "C'est un effet psychologique pour le public."
A l'issue de la réunion avec le gouvernement, les professionnels ont demandé "une cellule de suivi" afin de pouvoir "prévoir les problématiques et corriger les dispositifs pour veiller à ce que l'argent aille là où il doit aller, et de calibrer les aides dans un temps long", précise Olivier Darbois.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.