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"Je me sens apaisée et en sécurité" : comment la Finlande maitrise-t-elle l'épidémie de Covid-19 ?

Faible densité de population, règles sanitaires très suivies... en Finlande, le coronavirus circule beaucoup moins que dans les autres pays d'Europe.

Article rédigé par franceinfo, Louise Bodet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les terrasses des restaurants ont été étendues pour éviter les contaminations, comme ici sur la place du Sénat à Helsinki. (KIMMO BRANDT / COMPIC)

Au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron mardi 24 novembre qui visent à desserrer l'étau sans pour autant relancer l'épidémie de Covid-19, coup de projecteur sur un pays qui fait figure d'exception en Europe : la Finlande, où l'épidémie de coronavirus semble pour l'heure maîtrisée. Les taux de contamination y sont beaucoup plus bas que la moyenne européenne grâce à des restrictions décrétées très tôt au printemps et bien acceptées par les 5,2 millions d'habitants. 

Pas de relâchement

Dans les magasins, les transports, ou encore les cafés, la distanciation et le port du masque sont partout recommandés, et souvent respectés en Finlande. Ici, le taux d'infection est cinq fois inférieur à la moyenne européenne. Malgré ces bons chiffres, le pays reste très prudent et ne baisse pas la garde face au virus. "Il s'agit clairement d'un virus saisonnier, explique Mika Salminen, directeur de la sécurité sanitaire à l'Institut national pour la santé et le bien-être. Sinon comment expliquer le recul de l'épidémie partout en Europe cet été et sa résurgence à l'automne ?" 

L'hiver est donc risqué, et les courbes qui s'affolent dans la capitale Helsinki le confirment. Malgré tout, les chiffres restent bas avec 69 nouveaux cas quotidiens pour 100.000 habitants en moyenne dans le pays et 400 morts depuis le début du printemps. Parmi les explications : la densité de population. Elle atteint 16 habitants au kilomètre carré en Finlande contre 117 en France. "La zone de confort personnelle des Finlandais est beaucoup plus étendue que celle des Français. C'est plus facile pour nous d'être un peu distant ou de rester seuls quelques temps", ajoute Mika Salminen.

Des restrictions bien acceptées

Cette faible circulation du virus peut aussi s'expliquer par la psychologie nationale et l'art de vivre finlandais. "Ce sont des gens très indépendants qui aiment se retrouver seuls dans la nature. Les gens respectent la loi, on voit même des gens avec des masques dans les soirées", racontent Matthias Quemener et Sébastien Caillot, enseignants au lycée franco-finlandais d'Helsinki.

L'acceptation des restrictions semble donc être la clé de la réussite du semi-confinement décrété très tôt au printemps. Sans oublier les tests, gratuits, l'appli anti-covid massivement téléchargée, le télétravail adopté par plus de 60% des salariés... et la confiance accordée aux autorités. "Je me sens apaisée et en sécurité, témoigne une Finlandaise.  Le mieux c'est de faire face plutôt que de se plaindre. Les restrictions ne vont pas nous rendre super heureux, mais on sera quand même contents. Cela nous permet d'avancer en espérant des jours meilleurs !"

Tout a été bien géré ici

une Finlandaire

à franceinfo


Cette adhésion aux règles s'accompagne d'une confiance mutuelle, que les visiteurs étrangers sont censés partager : les tests PCR et l'auto-quarantaine sont simplement recommandés à l'entrée du pays. Quant aux voyages touristiques, actuellement interdits, ils devraient reprendre pour sauver la saison de Noël essentielle à l'économie du nord du pays.

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