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"Je veux y croire" : le combat d'une créatrice de robes de mariées pour sauver son entreprise

C’est une histoire qui reflète celle de milliers de chefs d’entreprise à travers le pays. Celle de patrons de très petites entreprises frappés de plein fouet par la crise du coronavirus. Depuis trois mois, Saloua Krid se bat pour la survie de son activité.

Article rédigé par franceinfo
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Saloua Krid ajuste une robe de mariée (DR)

En janvier, l’année 2020 s’annonçait radieuse. Saloua Krid, créatrice de robes de mariées, lançait sa saison. Avec en ligne de mire le début du printemps et l’arrivée des premiers mariages. Lancée il y a cinq ans, son entreprise Jasmin Créations tourne bien. Elle a pu s’agrandir, embaucher une salariée, deux apprentis et louer une boutique-atelier en région parisienne. C’était sa vie d’avant. Avant le confinement, avant l’interdiction des rassemblements collectifs, des fêtes de familles, la fermeture des mairies et des lieux de culte.

"On voyait la situation en Italie et je me suis dit qu’on n’allait pas pouvoir y échapper ! Mais je ne m’attendais pas du tout à ça…". Tout va très vite. Une par une, les commandes de robes de mariées s’annulent. L’effet domino est dévastateur. "Nous n’avions pas assez de trésorerie, la plupart des soldes de commande ne seront pas versé . De toute façon je ne pouvais plus travailler pour m’occuper de mes enfants qui n’allaient plus à l’école". En l’espace de quelques jours elle doit prendre une décision. Mettre la clé sous la porte tout de suite ou tenter de sauver ce qu’elle peut.

Faire entendre à nouveau ses machines à coudre

Elle décide de se battre. Saloua Krid obtient auprès de l’ADIE, un organisme auprès duquel elle a contracté un micro-crédit,  un report de ses remboursements. Elle obtient aussi l’aide de 1500 euros décidée en urgence par l’Etat. Mais ça ne suffit pas. "Loyer, électricité, assurance, factures... En moyenne j’ai plus de 4000 euros de charges chaque mois. Ce n’était plus jouable". Alors elle se résout à faire une demande de chômage partiel pour ses deux apprentis, et se sépare de sa seule employée. Reste l’atelier, trop cher aussi. Le propriétaire accepte de rompre le bail. En quelques jours, l’entreprise n’est plus qu’une coquille vide. "Là on est dans un moment compliqué. Pour l’instant on ne peut rien faire, les mariages ne reprennent pas, c’est difficile comme situation".

En attendant, elle décide de déménager de son appartement pour aller s’installer dans une maison avec un local attenant. Un atelier à domicile qui va lui permettre de se préparer à la reprise et de faire entendre à nouveau ses machines à coudre. "J’espère que le deuxième effet de cette crise ne sera pas trop violent. Ma crainte c’est que les clients attendent avant de revenir et repoussent encore un peu plus leur mariage. Vont-ils avoir envie de faire des projets ?". Le sort de son entreprise dépend désormais de la réponse à cette question. "L’objectif est de reprendre mes deux apprentis et peut être un peu plus tard une salariée. On n’en est pas encore là mais je veux y croire…". Comme pour des milliers d’entrepreneurs partout en France, sa bataille pour sortir debout de la crise du coronavirus est loin d'être finie.

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