Le décryptage éco. Avec la reprise, les prix des carburants repartent à la hausse
La reprise se voit aussi à la pompe. Les prix des carburants repartent à la hausse. Ils avaient beaucoup baissé pendant le confinement. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").
La baisse de l’activité mondiale liée au confinement avait entraîné une importante chute de la demande de carburants et donc un effondrement des prix. Désormais, c'est le contraire. Comme l’économie était à l’arrêt, il y avait trop de pétrole sur le marché et le cours du baril avait plongé. Entre janvier et mars, le diesel par exemple avait perdu près de 20 centimes par litre. Aujourd’hui, avec le déconfinement, la demande repart un peu partout dans le monde. Cela permet d’écouler les stocks et, c’est mécanique, la courbe des prix remonte. En seulement deux semaines, le prix du diesel a grimpé de trois centimes par litre en moyenne, il est aujourd’hui à 1,19 euro et le sans plomb 95 a pris cinq centimes par litre pendant cette quinzaine, il sort à 1,27 euro. Certes, ces tarifs dans les stations sont encore assez bas par rapport au début de l’année 2020, mais la remontée est enclenchée.
Cette tendance devrait se poursuivre dans les prochaines semaines
Les analyses prévoient une poursuite de la remontée des prix car les pays de l’Opep, les pays exportateurs de pétrole, vont sûrement maintenir la hausse. Ils y ont tout intérêt. En avril dernier, vous vous souvenez, ils s’étaient entendus pour diminuer la production, et limiter la quantité de pétrole sur le marché mondial et donc faire remonter les cours. Il y a de grandes chances qu’ils continuent dans cette voie, et prolongent les coupes drastiques encore quelques mois. Les discussions sont en cours, notamment entre l'Arabie saoudite, et la Russie. Une réunion est prévue cette fin de semaine. Les prix de l’essence, c’est aussi une histoire de géopolitique !
L'automobiliste mécontent
Ça ne fera pas plaisir au consommateur-automobiliste mais l'effondrement des prix du pétrole n'est pas une bonne chose pour la transition énergétique : tout simplement parce que s’il est très peu coûteux, très peu cher, le pétrole devient plus intéressant que les énergies qui n'émettent pas de gaz à effet de serre. Et du coup, ca ne vaut pas le coup de l'abandonner. Cela n’est pas très incitatif, ça n’encourage pas les États à soutenir l'investissement dans les énergies renouvelables, ou encore à développer des véhicules 100% électriques. Pas sûr que cet argument ne console les automobilistes qui feront le plein ces prochains jours !
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