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Le nombre d'arrêts cardiaques a doublé pendant le confinement en région parisienne, selon une étude de l'Inserm

Ces travaux s'appuient sur les données issues du registre francilien du Centre d'Expertise Mort Subite (Paris-CEMS), dont l'objectif est de collecter des informations sur tous les arrêts cardiaques extra-hospitaliers ayant lieu dans Paris et la petite couronne.

Article rédigé par franceinfo
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L'entrée de l'hôpital Jacques Cartier, à Massy (Essonne).  (PASCAL BACHELET / BSIP / AFP)

Pendant le confinement, de nombreux médecins craignaient que la peur de contracter le coronavirus à l'hôpital n'empêche des patients de se faire soigner. Une étude de l'Inserm, publiée jeudi 28 mai dans le journal The Lancet – Public Health, tend à confirmer la légitimité de cette inquiétude.

Menée par le chercheur Eloi Marijon au Centre de recherche cardiovasculaire de Paris (Inserm/Université de Paris) en collaboration avec Daniel Jost (Brigade des sapeurs-pompiers de Paris), elle suggère que, "pendant la période du confinement, le nombre d'arrêts cardiaques en région parisienne a été multiplié par deux par rapport à la même période les années précédentes". Ainsi, "l'arrêt cardiaque extrahospitalier est un marqueur particulièrement intéressant, multifactoriel, qui nous permet d’évaluer en quelle mesure la communauté tout entière a été impactée par cette pandémie”, explique Eloi Marijon, cité dans le communiqué. 

Les auteurs de l'étude émettent plusieurs hypothèses, "comme la saturation du système de soins dans son ensemble ou le suivi médical des patients, parfois interrompu pendant le confinement", "les changements comportementaux de certaines personnes pendant cette épreuve de confinement bien particulière, voire éventuellement des effets délétères de certains médicaments utilisés par les patients pour traiter le Covid-19." 

Un taux de survie plus faible 

Ainsi, au cours des six semaines étudiées par les chercheurs, soit du 16 mars au 26 avril, "521 arrêts cardiaques hors hôpital ont été identifiés en région parisienne, soit un taux de 26,6 arrêts pour un million d'habitants", explique l'Inserm dans un communiqué. "Entre 2012 et 2019 à la même période, ce taux était de 13,4 arrêts cardiaques pour un million d'habitants." Relevant que le "profil démographique des patients a peu évolué", l'étude suggère que "la prise en charge initiale et le pronostic immédiat de ces cas ont par contre drastiquement changé pendant le confinement."

Ainsi, "plus de 90% des arrêts ont eu lieu à la maison, avec des témoins beaucoup moins enclins à initier un massage cardiaque et des délais d’intervention plus longs", écrit l'Inserm dans son communiqué, ajoutant que cela s'est "traduit par un taux de survie plus faible des patients à l’arrivée à l’hôpital" : "12,8% des patients identifiés étaient vivants à l'admission, contre 22,8% à la même période les années précédentes".

Enfin, l'étude ajoute que le statut Covid-19 des patients a pu être confirmé et/ou suspecté chez 299 patients inclus dans l'étude (admis vivants et/ou ayant développé un arrêt cardiaque devant témoins). "Les auteurs ont pu estimer qu’environ 33 % du surplus de décès observé est directement lié au Covid-19."

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