Spectacles de plus de 5 000 personnes autorisés à partir du 15 août : une mesure "totalement inapplicable" et "hypocrite", dénonce un producteur de concerts
Selon Pierre-Alexandre Vertadier, président de Décibels Productions, le protocole sanitaire imposé par les autorités va obliger les propriétaires de salles à refuser des spectateurs qui ont déjà acheté leur place.
Les spectacles de plus de 5 000 personnes seront de nouveau autorisés dès le 15 août, mais avec des conditions strictes : sans public debout et avec un siège libre entre chaque groupe de spectateurs. "Une véritable gifle" pour Pierre-Alexandre Vertadier, l’un des principaux producteurs de concerts en France, qui a dénoncé, jeudi 6 août sur franceinfo, une mesure "hypocrite".
Le problème des places déjà vendues
"Cette mesure est totalement inapplicable, donc il y a un côté très hypocrite à vouloir faire de la communication positive en disant 'on assouplit les règles, vous allez être contents' et en fait, les rendre totalement inapplicables, estime Pierre-Alexandre Vertadier. Pour deux raisons, d'abord parce qu'on ne peut pas avoir accès à la fosse, et ensuite même si vous êtes dans un concert tout assis, cette obligation d'avoir un siège libre entre chaque groupe de personnes est totalement inapplicable."
Le président de Décibels Productions n'est pas certain qu'en l'état les spectacles prévus dans les semaines à venir puissent se tenir.
La plupart des concerts qui sont prévus à la rentrée sont des concerts qui ont été mis en vente avant la Covid et qui sont déjà quasiment complets, donc qu'est-ce qu'on fait du public ?
Pierre-Alexandre Vertadierà franceinfo
"Même si on voulait respecter cette idée de distanciation sociale entre les groupes de personnes, poursuit le producteur de spectacles, on est dans l'incapacité de le faire parce que ça veut dire qu'il va falloir refuser l'accès de la salle à des gens qui ont acheté des billets ou encore se retrouver dans des situations où quelqu'un qui a acheté un billet à 80 euros va se retrouver à une place qui vaut 40 euros."
"Avec notre syndicat professionnel on a proposé un protocole sanitaire au ministère, qui a été accepté, dans lequel on a proposé un certain nombre de choses qui nous permettent de jouer, indique Pierre-Alexandre Vertadier. Ce qui me choque un peu c'est qu'on est les seuls, quasiment, aujourd'hui à venir avec des solutions très concrètes et on répond en nous donnant des consignes qui sont inapplicables."
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