"On doit avoir 500 à 600 demandes par jour" : en Ile-de-France, des patients se font tester en laboratoire pour le Covid-19
De plus en plus de laboratoires proposent des tests sérologiques. Une façon simple et rapide de savoir si vous avez développé des anticorps face au Covid-19. Un test autorisé mais qui n'est pas encore encadré.
"Ça se fait exactement comme une prise de sang classique." David est venu sans rendez-vous dans ce laboratoire du sud de Paris. Ce médecin généraliste a eu des symtômes du coronavirus il y a un mois et demi. Il fait un test sérologique pour tenter de se soulager. "Ce ne serait pas tellement pour moi, je vous avoue, c'est surtout dans l'optique d'éviter d'être asymptomatique et pourtant contagieux, explique-t-il, et éventuellement de pouvoir transmettre ça à mes patients, parce que j'en vois quand même un certain nombre par jour, et également à mes proches."
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En à peine trente minutes, trois personnes sont déjà entrées dans le laboratoire pour se faire tester. Laurianne s'est présentée sur les conseils de son medecin. Elle est tombée malade il y a maintenant huit semaines. "L'événement déclencheur, c'est que mon petit garçon, âgé de quatre ans et demi, développe des symptômes depuis 48 heures", confie la jeune maman. "L'objectif de mon médecin, c'est qu'on arrive à comprendre ce qu'il s'est passé, savoir si c'est moi qui l'ai eu en premier et qui l'ai éventuellement ensuite passé à mon fils."
Le laboratoire appartient au groupe Cerballiance et s’est lancé sur ce marché début mai. Quatre types de tests ont été selectionnés. "Sur l'Ile-de-France, on doit avoir quelque chose comme 500 à 600 demandes par jour", affirme Michel Sal, le directeur medical. "Il y a une demande forte, à la fois de nos médecins prescripteurs, et puis, dans un tiers des cas, on a des patients qui poussent spontanément la porte du laboratoire."
Des tests autorisés mais pas encore validés
Mais la portée de ces tests est limitée. Ils sont autorisés sur le marché : ils portent le marquage européen, mais ils n’ont pas été validés en France par la Haute autorité de santé (HAS). "Le marquage CE, ce n'est ni plus ni rien qu'une déclaration du fabricant, qui dit 'mon test fait ceci, fait cela', rétorque Claude Cohen, président du syndicat national des médecins biologistes. Ce sont eux qui le déclarent, ce n'est pas vérifié. Le test peut être nul comme il peut être extraordinaire."
La Haute autorité de santé estime aussi que ces tests ne permettent pas de statuer précisement sur l’immunité ou le risque de contagion. Il existe aujourd’hui plus d’une centaine de tests, qui ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale.
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