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"On doit gérer les priorités, qui ira en soins intensifs, qui n’ira pas, et qui va juste mourir" : les médecins hospitaliers britanniques désemparés face au Covid-19

Alors que l'épidémie de coronavirus continue de progresser en Angleterre, la situation dans certains hôpitaux est dramatique, témoignent des médecins britanniques dans la région de Birmingham, l’une des plus touchées par le Covid-19.

Article rédigé par Valérie Crova
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
La signalisation à l'extérieur de l'hôpital Nightingale de Birmingham en cours de création à l'intérieur du Centre national des expositions de Birmingham, dans le centre de l'Angleterre, le 9 avril 2020. (illustration) (JUSTIN TALLIS / AFP)

En cette fin d’après-midi, les médecins qui ont terminé leur garde sortent de cet hôpital, dans la région de Birmingham, l’une des plus touchées par le Covid-19, qui a fait plus de 11 000 morts au total, dont 717 décès supplémentaires lundi 13 avril, faisant désormais du Royaume-Uni l'un des pays les plus touchés d'Europe.

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L’épidémie sévit sans discontinuer mais rares sont les médecins qui acceptent ainsi de témoigner de la situation dans les hôpitaux. "Je ne peux pas faire de commentaire, je suis désolée, je perdrais mon travail", nous dit cette femme. Car la consigne du National health service, le service de santé britannique, est de ne pas parler.

"C’est le chaos"

Deux autres femmes médecins viennent d’appeler un taxi pour rentrer chez elles. Elles travaillent ensemble, dans la même équipe, et décrivent en quelques mots ce qui se passe dans leur hôpital. "Si je dois décrire la situation, je dirais que c’est le chaos, indique l’une. Il y a beaucoup de décès, on doit gérer les priorités : qui ira en soins intensifs, qui n’ira pas, et qui va juste mourir. C’est le chaos."

"L’hôpital est rempli de patients Covid-19 et le nombre de morts augmente chaque jour, poursuit-elle. C’est très difficile de donner un chiffre. On se sent impuissants, désarmés et on ne peut pas faire grand-chose. On laisse les patients mourir parce qu’on n’a pas de traitements." Sa collègue acquiesce. Elles repartent tous les deux, exténuées.

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