"On sent que les gens ont vraiment envie de bouger" : le monde du sport s'intéresse aux nouveaux pratiquants

On a beaucoup parlé, parfois avec ironie, de tous les Français qui se mettaient subitement au footing durant le confinement. Et maintenant ? Ces nouveaux pratiquants vont-ils continuer alors que le déconfinement commence ? L’enjeu est pris au sérieux par les clubs en quête de nouveaux licenciés. C’est aussi une question de santé publique.

"Surtout le cycle et le fitness"

Une certitude : depuis lundi, jour de sa réouverture, cette grande enseigne de sport ne désemplit pas et les clients ne sont pas là pour faire du lèche-vitrine. Charlotte repart, chaussures de jogging à la main : "Avec le confinement, j'ai couru tous les jours alors qu'avant je ne prenais pas forcément le temps. Je pense qu'il faut continuer !" 
Loïc Legal, directeur du site Décathlon Campus à Villeneuve-d’Ascq, constate en tout cas que des produits s’arrachent beaucoup plus qu’avant le confinement, et même beaucoup plus que l’an dernier à la même période : "Les ventes sont surtout ciblées sur le cycle et le fitness. Hier cela a représenté plus de 50% de nos ventes. On sent que les gens ont vraiment envie de bouger." Tapis de gym, haltères, casque de vélo, bicyclette entre autres, pour un panier moyen de 66 euros, un peu plus élevé qu’à l’accoutumée.

De nouveaux pratiquants qui n’ont pas échappé non plus aux clubs de sport. Régis Guiot, responsable technique du Racing Club d’Arras, section athlétisme, y voit bien sûr des licenciés potentiels : "En tant qu'entraîneur de marche nordique, j'ai pu voir pendant la période de confinement beaucoup de gens marcher avec des bâtons. Mais ils ont plutôt promené leurs bâtons que pratiquer la marche nordique. C'est un début, on fera peut-être à la rentrée des actions type 'portes ouvertes'."

Pourquoi une entreprise n'imposerait-elle pas à ses salariés la pratique du sport une heure ou deux par semaine sur le temps de travail ?

Régis Guiot, responsable technique du Racing Club d'Arras

L’espoir de cette période, c'est que le sport devienne enfin un réel enjeu de santé publique. La ministre des Sports Roxana Maracineanu a expliqué hier à l’Assemblée nationale préparer un plan de relance avec pour enjeu notamment de "remettre les Français en mouvement."