Pass sanitaire : Delphine Batho regrette les "modalités" du projet de loi mais défend la nécessité de suivre les "recommandations" du Conseil scientifique
La députée et candidate à la primaire écologiste s'est abstenue lors du vote du nouveau projet de loi anti-Covid. Opposée aux modalités de contrôle du pass sanitaire, elle comprend cependant son instauration.
"Je n'approuve pas toutes les dispositions du projet de loi, notamment sur les modalités de contrôles, sur les licenciements, mais en responsabilité je me suis abstenue", a fait savoir Delphine Batho, invitée de France Inter vendredi 23 juillet, quelques heures après l'adoption par l'Assemblée nationale du projet de loi anti-Covid, prévoyant l'extension controversée du pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour les soignants.
La députée des Deux-Sèvres et candidate à la primaire des écologistes pour la présidentielle préfèrerait "miser sur la responsabilité des citoyens", "leur faire confiance", considérant que "ce n'est pas à un cafetier ou à un restaurateur de faire des contrôles".
Le pass sanitaire est nécessaire pour la députée
Malgré ses désaccords vis-à-vis du texte, elle s'est dite convaincue de la nécessité de suivre l'avis du Conseil scientifique. "En tant qu'écologiste, je me réfère à la science et il y a, sur ce projet de loi, un avis du Conseil scientifique qui est très clair sur la quatrième vague qui est en train d'arriver, sur le variant Delta, donc il faut vacciner et comprendre que pour fréquenter un certain nombre de lieux, il faut être vacciné ou avoir un test PCR négatif", a-t-elle nuancé.
"Quand vous avez un avis du Conseil scientifique, qui fait des recommandations, vous ne pouvez pas ne pas les suivre, sinon vous mettez en danger des vies."
Delphine Batho, députée des Deux-Sèvresà France Inter
Elle ne s'est donc pas opposée au projet de loi car elle "souhaite maintenant que ce texte aille au Sénat, qu'il aille ensuite au Conseil constitutionnel et qu'on trouve les solutions pour se protéger de la pandémie en respectant les libertés publiques et en les protégeant."
La candidate à la primaire des écologistes pour la présidentielle a par ailleurs dénoncé "ces décisions dans les mains d'un seul", "cette concentration du pouvoir", "le présidentialisme" dont elle souhaite l'abolition. Delphine Batho a promis d'en faire son combat si elle est élue présidente : "La première chose que je ferais, c'est la déclaration d'état d'urgence climatique, la deuxième, ce serait une loi de séparation de l'État et des intérêts privés, et la troisième serait effectivement d'abolir le présidentialisme et de déclencher un changement institutionnel profond qui est la condition pour pouvoir agir et transformer la société."
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