Pass sanitaire obligatoire : des restaurateurs en colère assurent qu'ils "ne demanderont rien" à leurs clients
Emmanuel Macron a annoncé l'extension du pass sanitaire à tous les lieux accueillant du public, y compris les cafés et restaurants, à partir du mois d'août 2021. À Paris, des patrons de bistrots se résignent ou refusent de "faire la police".
À partir du mois d'août, le pass sanitaire sera obligatoire pour entrer dans les centres commerciaux, les cinémas, les théâtres, et pour boire un verre ou manger dans les cafés et restaurants, comme l'a annoncé le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, dans une allocution diffusée lundi 12 juillet.
Les professionnels de la restauration accueillent la nouvelle avec abattement, parfois avec colère. À Paris, Alain Fontaine est plutôt résigné. Le patron du restaurant Le Mesturet a abandonné ses fourneaux pour écouter le message du président de la République. Immédiatement après, il réagit et estime que "ça va être compliqué, nous ne savons pas faire ça. Nous allons nous substituer à, au pire des vigiles, au mieux des gendarmes. Le pass sanitaire va être quelque chose de beaucoup compliqué, va amener des conflits aux portes des lieux de vie, des cinémas, des terrasses des cafés et des restaurants."
"Le pass sanitaire fait mal à notre métier. C'est compliqué de l'accepter mais on va devoir l'accepter."
Alain Fontaine, chef du restaurant Le Mesturet à Parisà franceinfo
"Je ne suis pas de la police"
Daniel Dequatre, patron du restaurant Le Monsigny, à Paris, est beaucoup plus en colère. Il rappelle que "cela fait deux ans que c'est la misère. Avant de retrouver le chiffre d'affaires de 2019, on va devoir attendre 2022 ou 2023. Et là, on nous met le pass sanitaire... Moi, je ne suis pas de la police." Il veut se rebeller contre la mesure et assure que ses clients "rentreront quand ils voudront, et je ne leur demanderai rien !"
L'extension du pass sanitaire fait également débat chez les clients. Sirotant un cocktail en terrasse, Alice pense que "si c'est le prix à payer, c'est pas gênant et si ça incite les gens à se faire vacciner, c'est tant mieux." Son amie, Carla, au contraire, trouve cela "un peu extrême" d'élargir le pass sanitaire aux restaurants et aux trains.
"Je peux comprendre quand il y a de grands rassemblements avec beaucoup de personnes mais là, c'est peut-être un peu extrême."
Carla, cliente d'un bar parisienà franceinfo
Ce n'est possiblement que le début puisque la question de l'extension du pass sanitaire à d'autres activités, à la rentrée de septembre 2021, est posée, comme l'a averti le président Macron lundi 12 juillet.
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