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Pass sanitaire dans les cinémas : "Je suis très en colère, on nous envoie à l'abattoir", déplore un professionnel

Le pass sanitaire va entrer en application dès la semaine prochaine a annoncé Emmanuel Macron dans certains lieux accueillant plus de 50 personnes.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Des spectateurs avec des masques dans une salle de cinéma.  (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Jocelyn Bouyssy, directeur général du groupe CGR Cinémas, s'est dit mardi 13 juillet sur franceinfo "très en colère" après l'annonce par Emmanuel Macron de l'obligation d'un pass sanitaire pour aller dans les cinémas à partir de la semaine prochaine pour inciter les Français à se faire vacciner contre le Covid-19. Après une année de fermeture cumulée les propriétaires de salles de cinéma accusent le coup. "On nous envoie à l'abattoir", dit-il. Selon lui, "c'est difficilement applicable" surtout dans un délai aussi court.

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franceinfo : Dans quel état d'esprit êtes-vous ce matin ?

Jocelyn Bouyssy : Je suis très en colère. Je n'ai pas bien dormi. On s'attendait à beaucoup de choses. Il y avait des négociations en cours, mais le manque d'équité, le fait que la culture soit encore les premiers à subir et à être en première ligne, à commencer dès la semaine prochaine sans un recul pour personne, pour nos clients, pour les ados, pour les jeunes qui viennent au cinéma en plein été. C'est vraiment un coup dur. Je pense que c'est difficilement applicable. On va essayer de le gérer, mais nos collaborateurs ne sont pas des policiers. Quand il va avoir une dizaine de gamins qui arrivent ensemble avec un ou deux qui n'auront par leur test. Comment on va pouvoir les retenir s'ils veulent rentrer? Je ne sais pas quoi vous dire. Je réfléchis depuis hier soir en me disant pourquoi dans les transports on applique que 15 jours après la décision prise pour la culture et les cinémas ? Pourquoi on subit encore ces choses-là ?
 
Vous allez être obligé de prendre du personnel en plus ?

Prendre des personnes en plus, on pourra trouver des solutions, mais faut-il que les gens viennent. Mon inquiétude est plutôt là. Quand vous savez que les distributeurs de films français ont tout fait pour sortir OSS 117, Kaamelott, Bac Nord cet été. Je me mets à leur place. J'ai passé une sale nuit, mais certainement eux aussi parce que quid du succès des films? On va essayer de s'adapter. On va tout faire. Ma seule crainte, c'est que peut être que les gens ne viendront pas.

Comment va votre secteur aujourd'hui ?

Très mal. En même temps, il faut être honnête, on est un beau pays. On a eu des aides et même si elles ne compensent pas, et loin de là, les pertes subies. On avait juste vu la lumière au bout du tunnel. Et depuis 15 jours, Il faut être honnête, on avait redémarré fort. On était au-dessus du niveau de 2019, donc c'est pour vous dire que les gens étaient frustrés, avaient envie d'aller au cinéma. Mais voilà, encore un nouveau coup d'arrêt.

Vous reconnaissez l'obligation de ces mesures pour des lieux qui sont source de contamination ?

Non, non. C'est ce qu'on dit depuis 14 mois. On a toujours prouvé qu'il n'y avait dans le monde entier jamais eu un seul cluster. C'est pour cela ma surprise. Évidemment que je comprends qu'il faille s'adapter et qu'il faille prendre des décisions. C'est pour ça que je ne critique pas non plus le fond. C'est plus la forme. Encore une fois pourquoi 15 jours avant les transports, alors qu'il y a 5 millions de personnes qui sont dans les transports tous les jours. On sait qu'il n'y a jamais eu de clusters dans les cinémas. Encore une fois on part les premiers et on nous envoie à l'abattoir. 

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